L'Algérie a importé 80 000 tonnes de café vert durant l'année 2005 contre 110 000 tonnes en 2004 ; cette baisse n'a pas été sans conséquence sur la consommation du café torréfié. Celle-ci a, par voie de conséquence, subi une réduction estimée entre 20 et 30%. Cette nouvelle donne du marché s'explique par l'érosion du pouvoir d'achat du citoyen. L'autre facteur qui favorise cette baisse de consommation concerne les prix du café vert qui connaissent actuellement une hausse de près de 30% sur le marché mondial. Etant un produit boursier, la tonne du café vert vendue en avril dernier à 1 000 dollars est estimée, aujourd'hui, à près de 1 450 dollars. Reste à savoir si cette hausse ne sera pas répercutée sur les prix du kilogramme pratiqués sur le marché national. De son côté, l'Organisation internationale du café (ICO) a prédit, lundi dernier, que la production mondiale de café pourrait être en déficit de 6 à 11 millions de sacs (de 60 kg) par rapport à la consommation au terme de la campagne 2007/2008. Et ce, après un léger excédent en 2006-2007. Le café est surnommé l'Or Vert, et il est en effet l'objet d'un marché colossal comme l'indiquent les chiffres. En effet le monde produit chaque année 6 300 000 tonnes de café qui rapportent 100 milliards de francs aux pays pauvres et fait vivre 100 millions de personnes dans le monde. Chaque jour, dans le monde, sont bus 1 milliard 400 millions de tasses de café et comme un caféier ne produit, annuellement, que de quoi faire 80 tasses de café, il faut de sacrées plantations. A l'instar des autres pays du monde, l'Algérien est devenu accro à la consommation du café. Suite aux mouvements de population qu'a subis le pays depuis l'indépendance, conjugués au développement de nouveaux modes de consommation, le café apparaît au consommateur algérien comme relevant des habitudes de consommation au même titre que les autres produits de base. Il atteint des niveaux de consommation appréciables de l'ordre de plus de 3 kg/habitant/an. Cependant, le climat que connaît l'Algérie ne permettant pas la production industrielle de café et du thé d'ailleurs, les besoins du pays sont satisfaits par des importations en provenance d'Afrique (Côte d'Ivoire, Cameroun,...) et d'Amérique latine (Brésil, Colombie...). Ils sont une vingtaine de gros torréfacteurs à intervenir sur le marché national. Leurs parts de marché sont évaluées à près de 30%. Il s'agit, entre autres, de Nizière, Facto, Boukhari, Afrique Café (Tlemcen), et café Ammar (Skikda)... Le reste des parts, soit 70%, est détenu par de petites unités de torréfaction réparties sur plusieurs régions, voire plusieurs localités du pays. Selon leur association, les torréfacteurs qui activent dans cette filière sont au nombre de 800, alors que les opérateurs portent ce chiffre à 1 000. Par ailleurs, la distribution du café s'effectue à travers le circuit des grossistes et des détaillants de produits alimentaires, notamment pour les sociétés disposant de marques.