Agissements n Audience après audience, l?ancien président irakien est en train de marquer des points et de mettre à mal ses juges. La sixième audience du procès de Saddam Hussein a été marquée par les accusations de l'ancien président irakien, qui a déclaré avoir été «battu et torturé» par les Américains en détention et en porter la trace physique. «J'ai été battu et torturé par les Américains», a assuré Saddam Hussein qui, jusqu'alors, avait écouté, impassible, trois témoignages de victimes de la répression dans le village chiite de Doujaïl, pour se plonger ensuite dans ses notes. «Oui, nous avons été battus par les Américains», a-t-il lancé en se tournant vers ses sept coaccusés, en disant que certains avaient reçu des coups de crosse de fusil sur la tête. «J'ai été battu sur chaque partie de mon corps et les signes en sont visibles», a-t-il martelé, tout en soulignant vouloir en parler pour «éclairer les Irakiens et l'opinion dans le monde». «Je ne blâme pas les Américains en disant cela», a-t-il dit, laissant sans réponse une proposition du procureur, Jaafar al-Moussaoui, de «transférer tous les détenus aux mains des forces irakiennes pour faire cesser ces agissements». Vêtu d?une chemise claire et d?un costume gris foncé sans cravate, l?ex-président irakien a fait cette déclaration dans une intervention en fin de journée émaillée d'appels à la fierté nationale. Il a, ainsi, rendu un vibrant hommage aux «rebelles» irakiens. «Ces hommes braves qui s'attaquent aux Américains et qui les tuent, c'est un honneur que d'être fier d'eux», a-t-il souligné, avant de rejeter une nouvelle fois l'autorité du Haut Tribunal pénal irakien. S'étant vu refuser une interruption de séance pour prier, il s'est tourné en direction de La Mecque et a prié, assis dans son fauteuil du box des accusés. La Maison-Blanche a rejeté catégoriquement ces accusations, en les qualifiant d'«absurdes». «Je pense qu'il s'agit d'une des choses les plus absurdes sorties de la bouche de Saddam Hussein récemment», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan. «Saddam reçoit un traitement diamétralement opposé à celui que son régime infligeait aux gens emprisonnés et torturés pour avoir simplement exprimé leur opinion», a ajouté McClellan commentant les propos du président déchu. Saddam Hussein et sept de ses lieutenants doivent comparaître à nouveau, aujourd?hui, jeudi, devant le tribunal.