Echéance 100% locale, l?insuline sera mise sur le marché en mars 2005. Le groupe Saïdal, leader de l?industrie pharmaceutique en Algérie, «souffre d?un stock de médicaments invendus d?une valeur dépassant 2 milliards de dinars», a déclaré, hier, son P-DG, Ali Aoun, au forum du quotidien Djazaïr News. Appelant à «importer utile», M. Aoun s'est plaint de la concurrence «déloyale» de certains importateurs qui a engendré ces stocks qui «préoccupent». D?ailleurs, a-t-il précisé, la facture de l?importation de 8 000 gammes de médicaments qui entrent en concurrence avec les produits de Saïdal coûte 1 milliard de dollars au pays. Cela étant, avec un chiffre d?affaires, prévu pour la fin 2004, de 7 milliards de dinars, Saïdal est en bonne santé financière. Evoquant le bilan du groupe, l?invité de Djazaïr News l?a jugé positif «avec la réalisation de 95 à 96% de ses objectifs». Abordant la question de l?ouverture de l?unité de production de l?insuline en Algérie, Aoun dira qu?elle est en phase d?achèvement à 86% et sera opérationnelle en mars 2005. Dans ce sens, il ajoutera que «Saïdal n?aura pas de partenaire dans la production de l?insuline, la production sera locale à 100%. L?insuline sera sur le marché en mars 2005 après l?acquisition de la matière première de France avec un pouvoir de production de près de 4 millions d?unités annuellement, ce qui réduira la facture de plus de 12 milliards de dollars annuellement des exportations de ce produit chez nous. Ce projet coûtera près de 1,2 milliard de dinars.» Sur un autre volet, celui de la privatisation, Aoun dira que celle-ci ne fait pas peur à Saïdal, première société à ouvrir son capital aux privés depuis 1999. Par ailleurs, le premier responsable de Saïdal a plaidé pour la généralisation des médicaments génériques et l'encouragement du partenariat entre les secteurs public et privé dans le domaine de la production de produits pharmaceutiques. Pour lui, le développement du générique «réduirait la facture» du médicament, expliquant que le prix de référence qui doit servir au remboursement au niveau de la Caisse de sécurité sociale «est un prix de référence réel du générique de manière à limiter les dépenses des caisses de sécurité sociale et à protéger le pouvoir d'achat du citoyen». Dans ce sens, il a appelé à la mise en place d'une politique de sensibilisation pour encourager la consommation du générique à travers la prescription et insisté sur la nécessité de «responsabiliser les intervenants aussi bien le prescripteur que le pharmacien». Le P-DG de Saïdal a recommandé également de promouvoir la pharmacovigilance qui permet, a-t-il dit, de «prémunir la santé du citoyen contre l'afflux de certains médicaments qui présenteraient des dangers potentiels à terme». A cet égard, il a souligné l'urgence de mettre sur pied une «cellule veille» pour garantir la pharmacovigilance. Enfin, Aoun a rappelé quelques données concernant l?entreprise qui, dit-il, compte 3 899 travailleurs, un nombre qui a évolué par rapport à 2002 où il était de 2 200. En outre, plus de 1 136 agents ont profité d?une formation et d?un recyclage, ce qui a coûté plus de 40 millions de dinars à Saïdal.