Les enfants abandonnés, ceux nés sous X, voilà un sujet tabou par excellence dont on ne parle que très rarement dans notre pays. Même les études qui ont été menées sur cette question se comptent sur les doigts d?une seule main tant il est difficile de trouver des interlocuteurs qui acceptent d?en parler. Les relations illégitimes ayant donné naissance à ces enfants sont mal vues pour des considérations sociales et religieuses. Toujours est-il qu?un enfant reste un enfant, un innocent, un «ange» comme on dit dans le langage populaire, à qui une attention particulière doit être accordée et ce, qu?il soit né d?une relation légitime ou non. Malheureusement, les choses se passent autrement dans les faits : souvent, ces enfants nés sous «X» sont montrés du doigt et traités d?une manière qui laisse supposer qu?ils sont responsables de leur situation. Ce qui ne fait qu?alourdir leur fardeau et ajouter à leur souffrance déjà grande. «Ils souffrent plus que les orphelins et les enfants malades ou handicapés, selon les psychologues, il n?y a pas plus pénible pour un enfant que de ne pas connaître son père, sa mère, ses origines?» Souvent, ils cherchent et appréhendent à la fois la vérité sur leur naissance qu?ils imaginent toujours pénible et contre nature, issue d?un viol, d?un inceste? Cela dit, si le problème des enfants abandonnés ne se pose pas en Algérie avec la même acuité que dans d?autres pays du monde, il n?en demeure pas moins que les autorités sont appelées plus que jamais à le prendre très au sérieux au risque de voir la société en subir les lourdes conséquences à l?avenir.