Résumé de la 1re partie n Dominique Comte se réveille dans un environnement qui lui est étranger. Elle apprend qu?elle est mariée avec un homme qu?elle déteste. On la prend pour une dépressive. Personne ne veut la croire. Elle sort de l?hôpital pour tirer cette affaire au clair. Mais si elle est remarquablement douée sur le plan professionnel, Dominique Comte a toujours été une instable sur le plan sentimental. Cela fait quatre ans qu'elle vit avec Laurent Girault, de vingt ans son cadet. Laurent est artiste peintre ou, du moins, se prétend tel, car il ne peint jamais. Dominique sait bien que Laurent vit à ses crochets et que tout ce qui l'intéresse, c'est son argent. Elle se l'est dit cent fois. Mais Laurent est sa faiblesse... Seulement l'épouser, cela, jamais ! Dominique Comte fait la grimace... Qu'a-t-elle fait dans les jours qui ont précédé son internement ? Pas plus que de ce mariage gravé sur l'alliance, elle n'a de souvenir d'une tentative de suicide. Elle sait simplement que, les derniers temps, elle ressentait un grand vide et qu'elle multipliait les tranquillisants et les somnifères qu'elle prenait à la pharmacie. Dehors, une luxueuse voiture s'arrête devant le perron en crissant sur le gravier. Madame Comte se penche à la fenêtre. Laurent n'a pas changé : il est toujours ce grand garçon brun et souriant ; il est vêtu d'un costume de sport d'un goût raffiné, on dirait une photo de mode. Après les retrouvailles, au cours desquelles Laurent se montre particulièrement empressé, Dominique se retrouve à ses côtés dans la voiture. Elle se décide à aborder sans attendre le sujet qui la préoccupe. Elle désigne son annulaire gauche : «Qu'est-ce que cela veut dire ?» Laurent Girault ne répond pas directement. «Tu es heureuse, ma chérie ?» Dominique Comte s'impatiente : «Mais enfin, quelle idée d'avoir fait faire cette alliance pendant que j'étais à la clinique et de me l'avoir mise au doigt ? C'était par souci de respectabilité vis-à-vis du personnel ?» Le jeune homme a un sourire de toutes ses dents éclatantes. «Qu'est-ce que tu racontes ? Nous sommes réellement mariés, ma chérie !» Il prend tout à coup une expression attristée. «Tu ne te souviens pas ?» Dominique Comte bondit sur son siège. «Arrête ce jeu stupide !» Laurent parle toujours avec la même douceur : «Chérie, c'est toi-même qui me l'avais demandé...» Dominique a l'impression de vivre un mauvais rêve. «Tout cela n'a pas de sens. Pour se marier, il faut publier les bans, il faut des témoins, aller à la mairie. ? Mais j'ai publié les bans dès que tu me l'as dit. Nous avions comme témoins la bonne et le jardinier. Quant à la mairie, nous n'y sommes pas allés. Vu ton état, le maire du village s'est déplacé : le mariage a eu lieu chez nous.» Dominique Comte s'efforce de sourire. Elle se raccroche à une dernière pensée : «C'est une plaisanterie. Tu dis cela pour me faire marcher.» Laurent, lui, ne sourit plus. Il répond sérieusement et même un peu sèchement : «Je te montrerai notre livret de famille en arrivant à la maison.» Dominique est devenue livide : «Et sous quel régime sommes-nous mariés ? ? Sous le régime de la communauté, ma chérie. Tu as signé toi-même les papiers...» Cette fois, Dominique Comte ? ou plutôt Dominique Girault ? a compris qu'il ne s'agissait pas d'un mauvais rêve, mais d'une incroyable réalité. (à suivre...)