Test Depuis quelques années déjà, le football du Maghreb a perdu de sa superbe et n?a cessé de régresser. Signera-t-il son renouveau lors de la CAN 2004 ou fera-t-il l?impasse encore une fois ? Lors de la dernière CAN 2002 au Mali, seule l?Egypte, représentant du football du Nord de l?Afrique, a pu rivaliser avec les mastodontes du continent noir en décrochant son billet pour les quarts de finale. La même année, la Tunisie, seul pays maghrébin présent à la coupe du monde nippo-coréenne, n?a pu faire mieux que de terminer dernière de son groupe avec un seul point dans la sacoche. Les résultats n?ont pas laissé indifférents tous les spécialistes et les observateurs du football africain, qui s?accordent à dire que le football maghrébin est en déclin par rapport à celui pratiqué par l?Afrique subsaharienne. Les progrès réalisés par des nations comme le Cameroun, le Sénégal, le Nigeria ou l?Afrique du Sud ne sont plus à présenter et creusent de plus en plus l?écart avec leurs homologues du Nord. D?autres pays sont sur le même chemin, tels le Mali, la République démocratique du Congo, le Zimbabwe ou le Bénin, qui, apparemment, ont compris la voie à suivre. En effet, dans ces pays, les dirigeants ont axé la politique de développement de la balle ronde sur deux aspects : la formation et l?exportation vers l?Europe de jeunes talents. Par la suite, ce sont les sélections de ces pays qui en récoltent les dividendes, en alignant une armada de professionnels qui, pour la plupart, évoluent dans de grands clubs européens. C?est simple : sur les 88 joueurs africains couronnés en Europe lors de la saison 2002/2003, 70 seront probablement présents à la CAN 2004. Plusieurs ont participé à la Ligue des champions ou dans des championnats majeurs. Ce qui n?est pas rien. Les Européens ont, de leur côté, favorisé cette politique en implantant, à moindre coût, des centres de formation et de prospection dans les principales villes du continent africain, comme à Bamako et le centre Salif Keïta, à Accra et celui d?Abedi Pelé, à Dakar avec l?AS Monaco, à Abidjan et l?école des Mimosas, à Johannesburg et tant d?autres pôles de production de diamants. Les Maghrébins, pour leur part, ne peuvent que constater les progrès des autres. Derrière Zidane, le Français d?origine algérienne, considéré comme le meilleur joueur au monde du moment, on ne se bouscule pas vraiment au portillon de la relève. La production des trois pays du Maghreb à la Can 2002 en a déçu plus d?un. L?Algérie est toujours dans l?impasse, le Maroc marque le pas et la Tunisie a quitté la compétition sans avoir marqué le moindre but. En 1994, les Tunisiens, devant leur public, sont passés à côté de leur sujet en se faisant éliminer dès le premier tour. Neuf ans plus tard, nos voisins de l?Est veulent effacer toutes ces tristes histoires et décrocher ce titre qui manque tant à leur palmarès. Ils devront pour cela rivaliser avec les plus forts. Un véritable test en perspective.