Alerte n Les citoyens de la ville d?Azazga (à 37 km du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) tirent la sonnette d?alarme sur le phénomène de la prostitution qui commence à prendre de l?ampleur. Des avertissements ont été adressés à plusieurs propriétaires de bar employant des prostituées. Car ce qui se passe à l?intérieur de ces lieux de débauche se reproduit à l?extérieur au vu et au su de tout le monde. D?ailleurs, un bar, sis à Tirsathine (6 km d?Azazga) a été incendié, probablement après un échange d'insultes et d'invectives. Mais, nous raconte un jeune témoin, «les incendiaires ont lâché la bride à leur colère à cause des prostituées qui défilaient au vu des familles, alors que les propriétaires des lieux ont été avertis maintes fois». Fontaine fraîche, l?endroit de prédilection des visiteurs, est aussi le lieu ciblé par ces énergumènes pour assouvir leur désir bestial, ce qui menace de voir désertés les lieux par les familles qui viennent y passer la journée. Les villageois du voisinage ne décolèrent pas, en particulier les habitants du village d?El-Hadjadj (Yakouren) qui se sont mobilisés pour réprimer tout acte de ce genre. «Il ne s?agit pas de tourisme sexuel ni de lieu de débauche», clame-t-on. Pourtant, renchérit-on, «ils ont cloué partout sur les arbres des enseignes interdisant toute atteinte au respect des citoyens». «On aura recours à la violence s?ils continuent à faire la sourde oreille. On le fera même en l?absence de la tutelle étatique», ajoute-t-on. Yakouren, renommée pour sa beauté qui inspire des artistes, n?est pas épargnée par ce phénomène. Le fléau s?est propagé à la clairière, située à 2 km du chef-lieu communal et qui a été reconverti en un lieu de rendez-vous où l?on se livre indécemment au plaisir sexuel. Un berger nous a fait savoir qu?il pourchasse chaque jour des prostituées, qui viennent généralement en groupe. Elles lui ont proposé de négocier afin qu?il les laisse «travailler librement» moyennant une «contrepartie». «J?ai refusé. On vient en famille pour profiter de la splendeur des sites forestiers et pour pratiquer du footing. Je ne les laisserai pas ternir l?image de la région.» Il est à signaler, également, que l?hôtel Petite Suisse africaine, hérité de l?ère coloniale, implanté au chef-lieu de la daïra de Yakouren, a fait l'objet de saccage en 2002 à cause des filles qui s'y prostituaient, offrant des scènes obscènes aux badauds. «Le saccage était l?ultime solution. Nos multiples requêtes n'ayant eu aucun écho», déclare un citoyen habitant à proximité de cet hôtel. «C?est la renommée de toute la commune qui est en jeu», conclut-il.