Evaluation n Mokhtar Bourouina dresse le bilan, qu?il estime positif, de ses deux années de gestion, notamment avec la mise sur les rails des projets qui sommeillaient depuis des années. InfoSoir : Pourquoi nos APC, contrairement à leurs homologues d'outre-mer, affichent-elles souvent une image peu reluisante ? M. Bourouina : Nous avons, pendant très longtemps, sous-estimé l?importance de la communication entre l?administration et les citoyens. Une question de culture peut-être ? Il est pourtant affirmé, aujourd?hui, que la clé de notre réussite est d?être à l?écoute permanente des doléances des citoyens. En tant qu?élu et représentant de l?Etat, j?ai besoin de défendre ma crédibilité et celle de mon parti, c?est pourquoi depuis mon installation, c?est presque une tradition, les jours de réception sont étendus à tous les jours de la semaine, à quelques exceptions près. Qu'en est-il des prérogatives du code communal actuel ? Le code communal est dans son ensemble positif et donne suffisamment de prérogatives au président de l?APC. Quoique les circulaires et les notes organiques continuent d'être bafouées. Concernant les dépassements de certains élus, le nouveau code communal prévoit, semble-t-il, des textes en mesure de mettre un terme à ces problèmes. Pour masquer leur incompétence, les P/APC mettent souvent en avant le manque de moyens ? Pour mieux illustrer le cas de notre commune, classée deuxième après Alger-Centre, notre budget de l?année en cours est estimé à 58 milliards de centimes pour une circonscription qui compte 100 000 habitants. En dépit de cette enveloppe rudimentaire, nous avons lancé un plan d?action qui dépasse les 150 milliards de centimes, car nous comptons beaucoup sur notre bonne gestion. Pourtant, l?administration de la commune manque cruellement d?un encadrement de qualité. Les collectivités locales sont désertées par les cadres, ce qui est tout à fait justifiable. Un directeur technique dont le salaire ne dépasse pas les 14 000 DA est forcément tenté par les avantages offerts par les entreprises privées. Les problèmes hérités de votre prédécesseur freinent-ils la réalisation de votre propre programme ? Nous avons hérité d'une commune en retard de 10 ans. Avant d?entamer notre programme, nous avons tenté d?achever les chantiers à l'arrêt depuis plusieurs années à l?image de ce nouvel édifice de l?APC, nous avons également ouvert le dossier du patrimoine communal qui n?était pas à jour depuis 1994. Notre plan d?action s?est, par ailleurs, axé sur l?équipement et le redressement de la situation administrative. A votre avis, pourquoi les P/APC sont-ils souvent montrés du doigt dans des affaires de corruption ? Il faut savoir qu?il existe un réel vide juridique concernant les droits des élus et plus précisément du P/APC et c?est pourquoi certains tombent facilement dans la corruption. Avec un salaire de 20 000 DA par mois et une indemnité de 3 000 DA, nombreux sont ceux qui usent de leurs prérogatives pour se faire un petit pactole pendant leurs mandats. (*) P/ APC de Sidi M?hamed