Résumé de la 4e partie n Le géant qui n?a qu?un ?il au milieu du front a offert l?hospitalité aux voyageurs égarés. Il a égorgé et rôti un mouton pour eux. L?oncle d?Ahmed continue son récit : il a déposé la viande devant nous? Mes compagnons se sont aussitôt jetés sur le mouton, arrachant des morceaux de chair et les dévorant. Il est vrai que nous n?avions pas mangé de la journée. Comme j?hésitais, un de mes compagnons me pousse du coude : «Mange !» Et pour m?inciter à faire comme les autres, il dit : «Si tu ne manges pas, tu vas offenser notre hôte !» Je me suis donc mis à manger. D?abord du bout des doigts, puis goulûment car moi aussi, j?avais faim. C?est seulement en finissant de manger que j?ai remarqué que notre hôte n?avait pas mangé avec nous et qu?il s?était contenté de nous regarder. «Vous ne trouvez pas cela bizarre ?» ai-je demandé à mes compagnons «Non, ont-ils répondu, il a voulu privilégier ses hôtes, tout à l?heure, il mangera les restes. ? Comment peut-il se contenter de restes ? Il doit avoir un gros appétit ! ? Ne te pose pas toutes ces questions !» Je voulais dire autre chose, mais je me suis tu car le géant venait vers nous. Il nous a regardés et nous a dit : «Maintenant que vous êtes repus, allez dormir !» Mes compagnons ont acquiescé car ils étaient fatigués. J?étais moi-même fatigué, mais je ne voulais pas dormir de crainte d?être tué dans mon sommeil et dévoré. Nous nous sommes couchés devant le feu et, bientôt, mes six compagnons se sont mis à ronfler. Moi, j?essayais de résister au sommeil, mais la fatigue était plus forte pour que je puisse lui résister davantage. Le géant qui n?a qu?un ?il, assis à quelques mètres de là, nous regardait. Il semblait attendre que nous soyons tous endormis. Vers minuit, mes yeux ont commencé à se fermer. C?est alors que j?ai vu, comme dans un rêve, le géant se lever. Il a retiré du feu un tison et s?est approché de nous. Il a choisi le plus proche de lui et il lui a plongé le tison dans le ventre, le tuant sur le coup. Il a maintenu le tison en place, un long moment, jusqu?à ce que le corps soit rôti à point, puis il a pris notre malheureux compagnon et il est allé le dévorer dans un coin de la grotte. J?entendais ses os craquer sous les dents du monstre, je l?entendais se lécher les babines et pousser des petits cris de satisfaction, comme un animal qu?on a longuement affamé et auquel on donne à manger. J?étais terrorisé, mais je me suis retenu. Je ne voulais même pas bouger de peur que le monstre m?aperçoive. Mais il était repu et bientôt je l?entendis ronfler comme un soufflet de forge. Moi-même, malgré la peur et l?horreur que je ressentais, je ne tardais pas à sombrer dans le sommeil. (à suivre...)