Résumé de la 58e partie n Ahmed, en visite chez son oncle maternel, est retenu à dîner. L'oncle lui raconte une histoire qu'il a vécue dans sa jeunesse. L'oncle poursuit son récit. «Un jour, alors que nous sommes entrés dans une contrée, couverte par une épaisse forêt, nous avons entendu un bruit qui nous a effrayés. C'est comme un roulement de tambour. Mais avant qu'on n'ait pu découvrir l'origine du bruit, un homme, d'une taille gigantesque, surgit. Il portait pour tout vêtement une peau de mouton attaché à la taille, il avait les cheveux et la barbe hirsutes et, horreur, il n'avait qu'un œil : un œil planté au milieu du front. Il poussait devant lui un troupeau de moutons qui étaient également d'une grande taille. Nous sommes restés interdits, et nous le regardions effrayés, sans pouvoir bouger. Il a souri, découvrant deux rangées de dents acérées, puis nous a dit d'une voix tonitruante. — Bienvenue sur mon territoire, étrangers ! Aucun d'entre nous n'a pu articuler un mot. — Vous vous êtes sans doute égarés ? continue le géant. La nuit va tomber… Vous ne pouvez pas continuer, alors, je vous offre l'hospitalité dans mon humble demeure. Je ne doutais pas un instant que ce monstre voulait nous dévorer, mais avions-nous le choix de refuser. Je fais un effort pour parler. — Nous ne voulons pas abuser de votre bonté ! — Vous m'offenseriez, si vous refusiez ! Nous avions trop peur de lui pour chercher à l'offenser : la mort dans l'âme, nous l'avons suivi… Le géant marchait en tête, poussant devant lui ses moutons et nous le suivions. Il me semblait que nous-mêmes étions des moutons qu'on conduisait à l'abattoir ! Un de mes compagnons se penche vers moi : — C'est un ogre, dit-il. Ces propos me plongent dans une grande frayeur car, les ogres, je le savais, se repaissent de chair humaine. Mon compagnon ajoute, comme pour me rassurer. — Mais celui-ci semble correct, puisqu'il nous offre l'hospitalité ! Je ne voulais pas faire part à mon compagnon de mes appréhensions et, c'est le cœur plein de terreur, que nous sommes arrivés à la demeure du monstre. C'est une gigantesque caverne, creusée dans le flanc d'une montagne. L'ogre l'a obstruée avec un gros rocher, empêchant ainsi à quiconque d'y entrer. D'un geste puissant, il écarte le rocher que quatre-vingt-dix-neuf hommes auraient eu de la peine à faire bouger et, en souriant, il nous dit. — Entrez, vous êtes les bienvenus chez moi. Nous sommes entrés les premiers, puis le géant fait entrer son troupeau, et comme précédemment, il pousse le rocher, refermant de nouveau l'entrée de la grotte. J'ai pensé aussitôt : «Nous voilà pris au piège !» Il fait noir à l'intérieur mais nous apercevons, brillant comme un fanal, l'œil du monstre. Il allume un gigantesque feu, place des tisons dans chaque coin de la grotte qui s'illumine aussitôt. (à suivre...)