Résumé de la 2e partie n Il développe sans cesse un sentiment d?amour pour sa camarade de classe, Juliane. Manfred est un introverti. Il vit en retrait de la société. Il est invité à une fête de fin d?année. Juliane figure parmi les convives. Enfin, la date arrive. On est en juin. Pour cette sortie, Juliane s'est habillée. Elle a mis une robe blanche et un chapeau à fleurs. Au déjeuner, Manfred, à l'autre bout de la table où il s'est placé, ne cesse de la regarder. Il admire son aisance, cette façon qu'elle a de répondre avec esprit aux plaisanteries et, surtout, il est transporté par son rire, un rire pur, qui n'a rien de terrestre. Après le repas, tout le monde va au jardin. Et Manfred croit devenir fou quand Juliane, qui passe auprès de lui, lui propose de jouer au ping-pong. Toute la partie, Manfred la vit dans un rêve. Il ne voit que la robe blanche qui vole, à droite ou à gauche, selon le côté où il envoie la balle... Soudain, Juliane s'arrête. Elle regarde à terre. Elle dit, contrariée : «Une seconde, Manfred, j'ai perdu mon soulier.» Alors, comme la première fois dans la neige, Manfred est pris d'une impulsion qui le dépasse. Il se précipite, ramasse la chaussure, s'agenouille devant elle et la lui remet au pied. Juliane le regarde. Au début, elle a l'air un peu surpris, un peu inquiet aussi, et puis elle se met à rire, de son rire inimitable. «Eh bien toi, décidément, tu n'es pas comme les autres !...» Pendant toutes ses vacances, qu'il passe seul en Italie, Manfred se répète les paroles de Juliane : «Pas comme les autres», elle lui a dit qu'il n'était pas comme les autres ! A Vérone, où il va se recueillir devant le tombeau de Romeo et Juliette, il fait le serment d'épouser Juliane ou de mourir. Et c'est l'année scolaire suivante. Les deux jeunes gens, à présent, sont en terminale. Manfred continue à travailler avec autant d'ardeur et à rêver avec autant de passion à Juliane. Il veut absolument passer son bac avec une mention pour être digne d'elle. En classe, il n'a pas cherché à partager son banc. Il continue à l'observer avec son miroir-rétroviseur et, le soir, à lui écrire des poèmes. Et bien sûr, comme l'année précédente, il ne lui adresse la parole que pour lui répondre quand elle lui dit «bonjour»... Au bac, Manfred est reçu avec mention «très bien». Juliane de justesse, mais l'événement est tout de suite éclipsé pour Manfred par une nouvelle plus importante encore : le même ami que l'année dernière, l'invite avec d'autres camarades, dont Juliane. Cette fois, la réception a lieu le soir. Après le dîner, Juliane et Manfred se retrouvent dans le parc. C'est une nuit de 1er juin, l?une des plus belles de l'année. Manfred marche dans l'allée aux côtés de Juliane sans oser parler. Par deux fois, il frôle son bras, nu sous son châle. Alors, de nouveau pris d'une impulsion irrésistible, Manfred s'incline et lui baise le poignet. Comme les premières fois, Juliane le regarde d'abord, surprise, puis se met à rire. Manfred voit ses dents blanches dans la pénombre... C'est maintenant ! Il doit lui parler. «Dis, Juliane, on se reverra à la faculté ?» Juliane répond d'un ton enjoué : «Bien sûr.» Manfred reste un long moment pensif. Il marche la tête baissée et, sans quitter le soI des yeux, il dit d'une voix faible : «Juliane, je voudrais te demander quelque chose : Est-ce que tu m'aimes ?» Sur le front de Juliane, une ride de contrariété est apparue. Elle regarde un moment Manfred avec réprobation, puis elle lui lance, en rentrant vers la maison d'un pas bondissant : «Est-ce qu'il faut toujours dire quand on aime ?» Manfred reste seul dans l'allée déserte du jardin, en proie à un bonheur inconcevable. Juliane vient de lui dire qu'elle voulait le revoir à la faculté et elle vient de lui faire comprendre avec pudeur son amour ! L'avenir est à lui. Un jour, il sera un grand avocat, maître Manfred Freising, et la comtesse Juliane von Scheffel sera sa femme ! (à suivre...)