Beaucoup d?étudiantes de l?intérieur du pays prennent goût à leur indépendance à Alger et sont incapables, à la fin de leur cycle universitaire, de retourner dans leur ville ou village d?origine où les horizons sont tellement plus restreints. La vie qu?elles y ont laissée ne correspond plus du tout à leur personnalité ni à leurs attentes. Elles projettent alors une carrière professionnelle dans la capitale, du moins pour celles qui arrivent à avoir l?aval de leurs familles. Quand elles n?ont pas les moyens de les prendre en charge, elles se mettent à deux ou à trois en colocation dans de petits appartements d?une ou de deux pièces, en fonction de l?accessibilité du loyer. D?autres, issues de milieux conservateurs où il n?est même pas envisageable qu?une femme puisse vivre seule loin de sa famille, tergiversent, prolongent leurs études ou bien se fixent un objectif qu?elles feront tout pour atteindre : trouver le prince charmant qui, en les épousant, leur permettra de vivre dans cette grande ville qui a également vu grandir leurs aspirations. Et parfois, ça marche. Parfois seulement. Dans d?autres cas, les jeunes filles se retrouvent malheureusement entraînées dans un engrenage dont elles ne sortent que très rarement indemnes.