InfoSoir : Un rapport du ministère de la Solidarité nationale classe Baraki comme l?une des plus pauvres APC de l?Algérie? S. M?barek : Ce classement tient en fait compte de tout ce qu?a enduré la commune durant les années de terrorisme. Outre les pertes humaines, il y a lieu de noter que l?industrie, l?agriculture, les manufactures et le commerce ont été fortement ébranlés. Des milliards ont été consumés. Cela a eu un impact direct sur la vie économique de la localité. Le chômage a atteint des proportions alarmantes. Des centaines d?ateliers ont fermé. Le secteur sanitaire est défaillant. Nous n?avons pas un dispensaire digne de ce nom. Le seul qu?on avait, a été récupéré durant les années 90 par les brigades anti-terroristes et on nous dit aujourd?hui qu'il n?est pas prêt à retrouver sa vocation première. Et bien sachez qu?il n y a pas une maternité à Baraki qui est pourtant une daïra. On se marie très souvent ici, mais il n?y a pas eu un seul accouchement faute de couverture sanitaire. Et les autres «points noirs» ? Outre les problèmes de l?assainissement, nous avons plus de 60 km de routes non bitumées. Ce sont des pistes qui deviennent pratiquement impraticables durant la période hivernale. Cela obstrue grandement la circulation qui devient pratiquement impossible durant les heures de pointe. Il y a lieu de noter aussi le calvaire des écoliers qui souffrent de la surcharge dans les établissements et de nos étudiants qui ratent plusieurs jours les cours à l?université faute de bus du Cous qui arrivent archi-combles de Laârba sans faire un arrêt à Baraki. Notons aussi qu?en plus de l?éclairage public quasi inexistant, le gaz de ville est pratiquement absent dans plusieurs localités de la région comme Benghazi, d?où la ruée effrénée vers le gaz butane dans les stations-service. Mais il existe tout de même un paradoxe De plus en plus de villas sont érigées. On a l?impression d?être dans une ville riche? On ne sait pas si on peut parler à Baraki d?une ville ou d?un village à vocation agricole. Mais ce qui est sûr, c?est que les constructions ont dans une large mesure été érigées sur des terres à vocation agricole. L?Etat, occupé à faire revenir le calme dans la région, n?avait ni le temps ni les moyens pour mettre fin aux constructions anarchiques qui poussaient çà et là. Je pense qu?avec le programme de l?Etat qui a consacré un bon budget pour la région, il est temps d?espérer que quelque chose va changer positivement. (*) P/APC de Baraki