Première n Le ministère de la Défense israélien a autorisé exceptionnellement, ce dimanche, Marwan Barghouthi à donner une interview télévisée aux chaînes arabes Al-Arabiya et Al-Jazira. C?est la première fois qu?Israël autorise une interview télévisée de Marwan Barghouthi, la tête de liste du Fatah pour les législatives du 25 janvier, condamné à la prison à vie par un tribunal israélien pour implication dans des attentats. Cette interview doit être effectuée à trois jours des élections législatives palestiniennes alors que le Fatah, au pouvoir, est talonné par le mouvement de résistance islamique Hamas , selon les derniers sondages. Le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat avait réclamé jeudi des pressions internationales contre Israel pour permettre à Marwan Barghouthi de faire campagne depuis sa prison pour les législatives. Le quartette, auteur du dernier plan de paix international, «doit aider à la tenue d'élections libres et honnêtes» qui passe par des autorisations données aux têtes de listes emprisonnées «d'exercer leur droit grâce aux moyens de communications», avait affirmé M. Erakat. Une campagne de M. Barghouthi depuis sa cellule de la prison de Hadarim (sud d'Israel) est «la condition principale» pour l'organisation d'élections «libres», avait-t-il précisé. Marwan Barghouthi, très populaire parmi les Palestiniens, fait figure de leader de la deuxième Intifada palestinienne, déclenchée en septembre 2000. Selon les médias israéliens, l'autorisation a été accordée pour donner un coup de pouce au Fatah, de crainte d'une percée du Hamas qu'Israel voulait empêcher de participer aux élections. Par ailleurs, l?autre leader palestinien , Ismaïl Haniyeh,qui est la tête de liste du Hamas a affirmé que le mouvement de résistance mènera, après son entrée au Parlement, un combat politique en poursuivant la lutte armée contre Israel jusqu'à la libération de toute la Palestine . «Le Hamas sera actif dans la résistance et au Parlement, dans le domaine politique. Il n'y a aucune contradiction», a déclaré M. Haniyeh, 43 ans, dont le mouvement se présente pour la première fois à un scrutin législatif. Le Hamas, qui est assuré d'entrer en force au Parlement à la suite du scrutin législatif du 25 janvier, s'est lancé dans la course électorale pour «protéger le droit des Palestiniens à se défendre», a-t-il dit. «Si l'occupation israélienne cesse, que le peuple palestinien recouvre ses droits et jouit d'un Etat indépendant et totalement souverain avec pour capitale Jérusalem, alors (l'utilisation) des armes ne sera plus nécessaire», a poursuivi M. Haniyeh. Samedi, la moitié des 58.000 membres des services de sécurité a voté en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza pour les législatives palestiniennes, à quatre jours d'un scrutin sous haute surveillance .C?est pour la deuxième fois de leur histoire que les Palestiniens élisent un parlement . Quelque 1 340 673 électeurs inscrits, 811 198 en Cisjordanie et 529 475 dans la bande de Gaza, sont appelés à élire les 132 membres du Conseil législatif (CLP), une moitié à la proportionnelle et l'autre par circonscriptions.