Résumé de la 1re partie n Abdelkader se signale, dès l?enfance, par sa grande précocité. A l?adolescence, c?est un fin lettré et un cavalier talentueux. Le père d?Abdelkader, Mohieddine, passait, dans toute la région, pour un saint homme et il faisait l?objet d?une grande vénération. Cette notoriété n?était pas pour plaire au bey d?Oran, Hassan, qui redoutait que l?Algérien ne devienne un jour puissant et ne conteste son autorité ou, ce qui est pire, qu?il ne s?allie, contre lui, avec le bey d?Alger. D?ailleurs, le bey ne va pas tarder à avoir la preuve de l?ascendant exercé par Mohieddine. Celui-ci, ayant atteint la cinquantaine, décide, ainsi qu?il est du devoir de chaque musulman, d?effectuer le pèlerinage à La Mecque. Plusieurs de ses fils et de ses proches veulent l?accompagner, mais lui refuse : il n?emmènera qu?Abdelkader. Mais le jour de son départ, une foule de gens arrive, avec des chevaux, des tentes et des bagages : tous veulent accompagner leur chef spirituel au pèlerinage et Mohieddine a beau leur demander de rentrer chez eux, ils refusent de l?écouter. «Nous voulons bénéficier de la bénédiction de voyager avec toi !» Au fur et à mesure que les heures passent, le flot des candidat au pèlerinage grossit : ils sont des milliers à vouloir aller avec lui. C?est alors que le bey Hassan, informé de ce qui se passe, décide d?intervenir. Un soir, alors que Mohieddine attend que ses admirateurs se retirent pour qu?il puisse partir, un cavalier lui apporte une missive le priant de se rendre à Oran auprès du bey. Le ton est plutôt conciliant, mais les gens, connaissant les sentiments du chef turc à l?égard de Mohieddine, s?alarment. «Ne t?y rends pas, lui disent-ils, il va te tuer !» Cette réaction touche Mohieddine, mais comme le bey ne se montre pas hostile, il décide quand même de répondre à l?invitation. Seul Abdelkader est autorisé à l?accompagner. Le Turc reçoit le père et le fils avec beaucoup d?égards, mais il ne cache pas ses appréhensions. «Mon ami, dit-il à Mohieddine, tes ennemis ne cessent de dire du mal de toi ! Certains m?incitent même à te faire arrêter, mais je ne les écoute pas ! En revanche, ayant appris ton intention d?aller en pèlerinage, je redoute que tu ne tombes entre les mains du dey d?Alger dont tu vas traverser le territoire. C?est pourquoi je t?ai fait venir ici, pour te mettre en garde !» Il lui offre ainsi qu?à son fils l?hospitalité mais cette hospitalité se transforme, au fil des jours, en emprisonnement : là où les deux hommes se rendent, ils sont suivis par des soldats qui surveillent leurs faits et gestes. Ils vont être retenus plusieurs mois, puis le bey, comprenant que Mohieddine n?a pas l?intention de lui nuire, l?autorise à se rendre au pèlerinage. C?est ainsi qu?Abdelkader et son père rejoignent Tunis, où ils se mêlent à d?autres pèlerins. De là, ils se rendent à Alexandrie, passent au Caire puis suivent l?itinéraire habituel qui va les conduire de Suez à Djedda, en Arabie. Après le pèlerinage, ils se rendent à Bagdad au tombeau de Sidi Abdelkader al-Djilani. Après s?y être recueillis, ils reprennent le chemin de La Mecque et, de là, rentrent en Algérie. (à suivre...)