Résumé de la 22e partie n L?homme, qui se présente comme étant le père de Stellina Centino, semble douteux et suspect à Maeve. Elle trouva Cordélia en compagnie des s?urs Bernadette et Catherine, deux religieuses à la retraite qui partageaient leurs appartements au couvent. «Maeve, je dois t'avouer que je suis exténuée et complètement désemparée», dit Cordélia, et elle la mit au courant du nouveau testament se Bessie Durkin Maher. Immédiatement saisie d'un doute, Maeve posa des questions à propos du document. «A part l'utilisation du mot "immaculé", y a-t-il un indice suggérant que nous sommes en présence d'un faux ?» Cordélia eut un triste sourire. «Rien. Uniquement l'instinct d'Alvirah», dit-elle. La s?ur Bernadette, bientôt nonagénaire, hochait la tête dans son fauteuil. «L'instinct d'Alvirah et une parole prononcée par Notre Seigneur, Cordélia, dit-elle. Vous savez toutes ce que je veux dire.» Souriant devant leur air perplexe, elle murmura : «"Laissez venir à moi les petits enfants." C'est une chose que Bessie n'aurait pas oubliée, si fière qu'elle ait été de sa maison.» Stellina gardait la clé de l'appartement dans une poche de son manteau munie d'une fermeture éclair. Nonna la lui avait confiée en lui faisant promettre de ne jamais la montrer à personne. Depuis, elle l'utilisait toujours quand elle rentrait chez elle pour éviter à Nonna de se lever si elle était en train de se reposer. A son retour de l'école, elle trouvait généralement Nonna occupée à coudre dans la petite pièce où dormait son père quand il était à la maison. Toutes les deux prenaient du lait avec des biscuits et, si Nonna avait des vêtements à livrer ou un essayage à effectuer pour un ourlet ou une nouvelle robe, Stellina l'accompagnait et l'aidait à porter les sacs et les cartons chez ses clientes. Mais ces derniers temps, Nonna avait dû se rendre à l'hôpital à plusieurs reprises et c'est pourquoi Mme Nunez avait proposé de prendre Stellina à l'Arche après l'école. Certains jours, si Nonna se sentait bien, elle s'affairait à la cuisine à l'heure où Stellina arrivait ; le dîner était sur le feu et l'appartement sentait bon l'odeur de la sauce pour les pâtes. Mais ce soir, Nonna était étendue sur son lit, les yeux clos ; Stellina voyait bien qu'elle ne dormait pas, parce que ses lèvres remuaient. Peut-être priait-elle. Nonna priait beaucoup. Stellina se pencha pour l'embrasser. «Nonna, je suis rentrée.» Nonna ouvrit les yeux et soupira. «J'étais tellement inquiète. Ton papa est venu à la maison. Il a dit qu'il partait te chercher au foyer. Il a dit qu'il voulait t'emmener dehors. Je ne veux pas que tu sortes avec lui. Si jamais il vient te chercher là-bas, dis-lui que Nonna veut que tu ailles chez Mme Nunez. ? Papa est revenu ?» demanda Stellina, s'efforçant de cacher son désarroi. Elle n'osait pas dire à Nonna qu'elle regrettait qu'il ait réapparu, même si c'était le cas. A chacun de ses retours à la maison, il se disputait avec Nonna. Et Stellina n'avait pas non plus envie de sortir avec lui, parce qu'il l'emmenait quelquefois voir des gens avec lesquels il se disputait aussi. Ces gens lui donnaient de l'argent et il se mettait en colère, il disait que ce qu'il leur avait apporté valait beaucoup plus. Nonna s?appuya sur son coude, se redressa et sortit lentement de son lit. «Allons, tu dois avoir faim, mon petit. Viens. Je vais te préparer à dîner.» Stellina lui tendit la main pour l'aider â se lever. «Tu es une si gentille petite fille», murmura Nonna en se dirigeant vers la cuisine. (à suivre...)