Résumé de la 21e partie n Se disant convaincue que le testament n?est pas authentique, Alvirah se lança le défi de le prouver. Cordélia avait confessé avoir pris quelques libertés avec le dialogue, mais elle avait invité les inspecteurs du logement à la fête en espérant qu?ils comprendraient le message : «Rien n?est plus important que la sécurité de nos enfants.» Les rôles des Rois mages, des bergers, de la Vierge Marie et de saint Joseph avaient été attribués aux meilleurs chanteurs du groupe, qui mèneraient le ch?ur dans la scène de l'étable. Jerry Nunez, le plus déluré parmi les petits, était saint Joseph, et Stellina Centino, une fillette de sept ans à l'air grave et étrangement réservé, était Marie. Stellina et Jerry vivaient tous deux dans la même rue, et la mère de Jerry venait chercher les deux enfants à la fin de la journée. «La maman de Stellina est partie pour la Californie alors que la petite était tout bébé, avait expliqué Mme Nunez aux s?urs. Et son papa est souvent absent. C'est sa grand-tante Lily qui l'a élevée, mais la pauvre femme est souffrante depuis un certain temps. Et elle se ronge les sangs. Vous n'imaginez pas le souci qu'elle se fait pour Stellina. Elle dit : "Gracie, j'ai quatre-vingt-un ans ; il faudrait que je vive encore dix ans pour pouvoir l'élever. C'est ce que je demande au bon Dieu."» Stellina est une enfant ravissante, pensa Maeve en ébauchant le tableau final du spectacle. Une masse de boucles, aux reflets dorés attachées sur la nuque par une barrette, lui tombaient jusqu'au milieu du dos. Son teint clair soulignait ses grands yeux presque noirs et frangés de longs cils. Incapable de se tenir tranquille, Jerry était en train de faire des grimaces à l'un des bergers. Avant que Maeve n'ait eu le temps de le gronder, Stellina dit : «Jerry, quand on est saint Joseph, on ne tire pas la langue. ? D'accord», répondit Jerry, faisant mine d'adopter une attitude figée empreinte de dignité. S?ur Maeve se tourna vers Tommy, un gamin haut comme trois pommes : «Quand le ch?ur des anges commence à chanter et que les bergers aperçoivent les anges, qu'est-ce que tu leur dis ? ? Je dis : "Super, voilà ces diables d'anges qui chantent"», suggéra le petit Tommy du haut de ses six ans. S?ur Maeve retient difficilement un sourire. Tommy avait un grand frère je-sais-tout ; il avait dû faire la leçon à son cadet. «Tommy, tu dois apprendre ton rôle correctement ; si tu n'écoutes pas, tu ne pourras pas être le chef des bergers», dit-elle fermement. La répétition se termina à six heures. Pas mal pour une première fois, pensa Maeve tout en complimentant les enfants. Le plus satisfaisant était qu'ils semblaient y prendre plaisir. Elle aussi était heureuse de les voir jouer, bien que sa joie fût assombrie par une impression grandissante d'inquiétude : pourquoi Cordélia avait-elle filé si vite, que s'était-il passé ? En aidant son petit monde à récupérer manteaux, écharpes et gants, Maeve constata que Stellina avait, comme d'habitude, soigneusement suspendu son joli manteau bleu, un vêtement confectionné par sa nonna, avait précisé la petite fille avec fierté. A six heures trente, tous les enfants étaient partis, à l'exception de Jerry et de Stellina. A sept heures moins le quart, s?ur Maeve les conduisit en bas, dans la boutique, qui était fermée à cette heure. Cinq minutes plus tard, Gracie Nunez arriva en courant. (à suivre...)