El Amira wa Esouôlouk était à l?affiche, mardi, au Théâtre national et ce dans le cadre de la semaine culturelle égyptienne. Ecrite par Alfred Fardj, mise en scène et jouée par Nour Cherif, la pièce dont la trame se situe au temps des Mille et une Nuits raconte l?histoire d?un éditeur renommé poursuivi par la police pour avoir édité des livres dont le contenu dérange l?ordre royal. Pour échapper à ses poursuivants, il se déguise en un mendiant, un gueux repoussant. Mais le hasard fait qu?une princesse, jolie mais arrogante ? rôle joué par Manel Salama ? le voit et s?intéresse à lui. Une douce ? et tumultueuse ? relation naît alors entre les deux protagonistes. La pièce, qui révèle un Orient évocateur chamarré et plein de doux secrets et de sensations délectables, nous invite dans un salon, à la sensualité fantasmatique, celui marqué par la présence de la princesse, incarnation de Schéherazad. Une débauche de couleurs ? décor et costume ? marque voluptueusement la pièce. Celle-ci, qui apparaît comme un conte, une histoire associant l?imaginaire au réel, se veut colorée, pleine d?énergie et à grand caractère théâtral. C?est tout le tempérament oriental ainsi que ses habitudes qui s?y expriment manifestement et avec énormément de complaisance. Quant à la mise en scène, elle est rehaussée par le jeu des protagonistes : l?interprétation est plaisante et témoigne, de la part des comédiens, d?une connaissance professionnelle et assidue de leur rôle. Effectivement, chacun, en incarnant son personnage, apporte à la pièce un contenu à la fois social et psychologique aidant à mieux l?approcher ? et à s?y situer. Par ailleurs, la pièce, qui sera jouée ce soir à 18h, comprend un excédent de constituants scéniques : le dialogue est abondant et truculent ; le jeu est dense et animé. Le tout se déroule dans un élan dramaturgique expressif. C?est une comédie, une pièce privilégiant l?humour et le divertissement.