Les auteurs de l?Antiquité font remonter la fondation d?Alger aux temps mythiques. Au IIIe siècle de l?ère chrétienne, le grammairien Solin se fait l?écho d?une légende qui devait être courante à son époque : «Hercule (durant son périple en Méditerranée) passant à cet endroit fut abandonné par vingt hommes de sa suite qui y choisirent l?emplacement d?une ville dont ils élevèrent les murailles ; et, afin que nul d?entre eux ne pût se glorifier d?avoir imposé son nom particulier à la nouvelle cité, ils donnèrent à celle-ci une désignation qui rappelait le nombre de ses fondateurs.» En fait, cette légende n?a pour but que d?expliquer le nom de la ville à l?époque romaine, Icosium, qui viendrait donc du grec eikosi (vingt). Dans les derniers siècles du second millénaire avant J.-C., les Phéniciens, puis les Carthaginois dans leur expansion sur la rive sud de la Méditerranée, ont fondé des comptoirs tout au long du littoral algérien : Skikda, Dellys, Cap Matifou, Tipaza, Alger et bien d?autres, distants les uns des autres de 25 à 45 km, ce qui représente la distance que parcourt, en une journée, un navire. L?Alger phénicienne n?est pas forcément, comme on a tendance à le croire, une création : les vestiges antérieurs à l?époque phénicienne montrent que la région a été, dès la préhistoire, une zone de peuplement. Les vestiges de l?époque phénicienne ne sont pas nombreux, mais ils sont suffisants pour établir avec certitude l?existence d?un comptoir punique et son nom.