Résumé de la 7e partie n Abdelkader parvient à arracher aux Français un traité qui, en mettant fin aux hostilités, arrête également l?expansion française dans l?Ouest et lui permet de s?occuper des affaires intérieures de son Etat. Cependant, la paix ne devait pas durer longtemps. Desmichels est rappelé et son remplaçant, Trézel, qui n?est pas décidé à respecter les engagements de son prédécesseur, veut violer le traité. Le gouverneur général, le comte d?Erlon, soucieux de ne pas se mettre Abdelkader à dos, le lui interdit. Le général va donc user de ruse pour rompre la paix. Il prend sous sa protection des tribus devenues hostiles à Abdelkader et conclut avec elles un traité où il les déclare «sujets français». Aussitôt Abdelkader écrit à Trézel pour protester : ne venait-il pas de détourner des tribus qui relèvent de sa juridiction et qui sont, par conséquent, ses sujets ? En fait, les Français ont déjà commencé à rompre la paix quelque temps plus tôt, en fauchant, pour s?approvisionner en fourrage, des moissons de tribus sous la protection d?Abdelkader. Avec le détournement des tribus, c?est la reprise des hostilités. La bataille a lieu à La Macta, le 28 juin 1835. Les Français, pourtant mieux armés, vont subir une grande défaite. Le gouverneur général d?Erlon est rappelé et Trézel est remplacé par le général d?Arlanges ; le maréchal Clauzel est envoyé à Alger. Il lance une expédition contre Mascara, la capitale d?Abdelkader, et la prend le 6 décembre 1835. On croyait qu?avec cette prise, c?en était fini de l?autorité du jeune souverain : il n?en est rien, Abdelkader ne baisse pas les armes. Le maréchal Clauzel va prendre d?autres villes après Mascara ? Tlemcen et Médéa ? mais il les évacue par la suite et Abdelkader les réoccupe. Des opposants se dressent de nouveau devant Abdelkader et des partisans l?abandonnent, mais il ne se décourage pas pour autant et continue le combat, harcelant l?ennemi, sans répit. Il va progressivement reconstruire son autorité et fonder une autre capitale, Tagdemt. Mais en homme avisé, Abdelkader a compris que pour poursuivre l?édification de son Etat, il lui faut la paix. Il va donc, avec l?aval des chefs de tribus, traiter de nouveau avec les Français. Ceux-ci, poussés par leur opinion publique favorable à la paix, sont d?accord pour un nouveau traité. C?est le traité de La Tafna (30 mai 1837), signé cette fois-ci du côté français par le général Bugeaud. Aux termes de l?accord, les Français acceptent de se replier sur le littoral, abandonnant tout l?arrière-pays à l?Emir. Fort de son succès, celui-ci va profiter du répit pour consolider son autorité, soumettre les tribus hostiles et réduire les oppositions. Ainsi, les deux tiers de l?Algérie vont relever de sa souveraineté. Cette puissance va inquiéter les Français qui viennent de conquérir Constantine et qui ont peur que l?Ouest algérien ne leur échappe. Ils commencent à violer délibérément le traité de La Tafna. L?Emir prend alors l?initiative de reprendre la guerre contre l?envahisseur. Le 20 novembre 1839, le djihad, la guerre contre l?occupant, est déclarée. Elle va durer huit années, jusqu?en décembre 1848. (à suivre...)