Résumé de la 5e partie n Abdelkader est proclamé Emir des croyants. Il se rend à Mascara où il va résider désormais, avec la mission de combattre l?envahisseur français. Si l?appel d?Abdelkader à l?union est entendu par certaines tribus qui le rejoignent, il est rejeté par d?autres qui voient d?un mauvais ?il ce jeune homme téméraire devenir commandeur des croyants. En fait, ces chefs, rongés par les ambitions personnelles et se jalousant les uns les autres, n?avaient pas idée du grandiose projet d?Abdelkader : mettre fin à l?éparpillement des populations, taire les divisons intestines et les ambitions personnelles pour réunir sous une même bannière le peuple, bref, favoriser l?émergence d?un sentiment national. A Mascara, il jette les bases d?un Etat, au sens moderne du terme, en constituant un gouvernement, en désignant des khalifas pour administrer les régions, en entretenant une armée régulière, en levant les impôts et en rendant la justice? Avec les troupes qui lui sont acquises, il va, en mai 1833, monter une expédition contre Oran occupé par l?ennemi. Il ne parviendra pas à le déloger, mais il lui infligera des pertes sévères et le général Desmichels, parti à sa rencontre, doit battre en retraite. Cependant, ses adversaires se faisant menaçants, il les attaque et les force à s?allier à lui. D?importantes tribus de la vallée du Chélif le rejoignent. Il parvient ainsi à stopper l?avancée française et même à occuper des villes comme Arzew et surtout Tlemcen. A chaque fois, il traite avec bienveillance les populations, qu?il gagne aussitôt à la cause nationale. De retour à Mascara, qui reste sa capitale, on lui apprend la mort de son père, Mohieddine. Cette nouvelle le chagrine fort car il l?aimait et il était son ami et confident. Mais il n?a pas le temps d?observer le deuil : les Français viennent de commencer une série d?offensives en s?emparant d?Arzew et de Mostaganem. Il fallait reprendre le combat. Abdelkader prend la direction de Mostaganem et commence à donner l?assaut. Le général français Desmichels, qui a enlevé la ville, l?a quittée avant l?arrivée des Algériens, n?y laissant qu?une garnison. Il a repris la route d?Oran. En fait, son objectif était de tenir Abdelkader éloigné pour mener une autre expédition : s?attaquer aux tribus qui imposent, sur l?ordre de l?Emir, un blocus aux troupes françaises. Desmichels tombe à l?improviste sur les camps, semant la mort et la désolation, notamment parmi les femmes et les enfants sans défense. Les hommes s?éparpillent, le camp se vide puis, brusquement la fuite semble s?arrêter, les Français voient des troupes se former et revenir : Abdelkader vient d?arriver ! Il a compris le piège de Desmichels et il renonce à diriger le siège de Mostaganem. C?est au tour des Français, surpris par la riposte, de s?affoler. La cavalerie prend la fuite. Seule une partie de l?infanterie reste sur place pour offrir une résistance timide aux assauts des guerriers d?Abdelkader. Les Français, croyant la victoire facile, n?avaient pas emporté de ravitaillement avec eux? Ils se dispersent et sont bientôt tenaillés par la faim et la soif. Les Algériens les rejoignent et les taillent en pièces. Seuls quelques soldats parviennent à échapper et à rejoindre Oran. Abdelkader, cette victoire remportée, retourne à Mostaganem poursuivre le siège? (à suivre...)