Vision n Proche-Orient, commerce, pétrole : Bush exalte une Amérique offensive pour recouvrer la confiance d'électeurs qui voteront en novembre. Le président Bush a lancé un vaste appel à la démocratisation dans le monde et plus particulièrement au Moyen-Orient, s'adressant aussi bien à des alliés comme l'Egypte et l'Arabie saoudite qu?à l'Iran, sans oublier les Palestiniens. Mettant sa présidence sous le signe d'un but historique à long terme, «la fin de la tyrannie dans le monde», Bush a saisi l'occasion de son discours annuel prononcé, hier, mardi, sur l'état de l'Union, pour demander une nouvelle fois aux dirigeants du Hamas de «reconnaître Israël, de désarmer, de rejeter le terrorisme et d??uvrer à une paix durable». Rappelant plus largement que «les Etats-Unis d'Amérique soutiennent la réforme démocratique à travers le Grand Proche-Orient», il a, à cet égard, appelé le régime égyptien à faire plus de place à l'opposition démocratique. «Le gouvernement égyptien devrait ouvrir des voies pour une opposition pacifique qui réduira la séduction du radicalisme», a-t-il dit. Quant à l'Iran, engagé dans un bras de fer avec la communauté internationale sur son programme nucléaire, Bush a précisé qu'il en voulait moins à son peuple qu'à son régime, «une petite élite cléricale qui isole et opprime son peuple», et il est allé jusqu'à offrir son amitié aux Iraniens. «L'Amérique vous respecte, et nous respectons votre pays, et notre pays espère un jour être le plus proche ami d'un Iran libre et démocratique», a affirmé le président américain, tout en affichant sa fermeté et son intransigeance sur le dossier du nucléaire. Le président américain a défendu, par ailleurs, la nécessité d'un «leadership» des Etats-Unis, exaltant une Amérique offensive au Proche-Orient et face à ses concurrents commerciaux. Ce «leadership» passe, selon lui, par la réduction de 75 % en vingt ans de la dépendance pétrolière de son pays du Proche et Moyen-Orient. Il s'agissait, selon les observateurs, de la seule annonce concrète de portée internationale dans son discours, qui s'apparentait à la défense d'une action vivement contestée. «Le seul moyen de protéger notre peuple, le seul moyen d'assurer la paix, le seul moyen de maîtriser notre destinée, c'est notre leadership. Les Etats-Unis d'Amérique continueront donc à être en tête», a insisté Bush. «La seule alternative au leadership américain, c'est un monde dramatiquement plus dangereux et inquiet», a-t-il assuré devant les parlementaires et toutes les grandes personnalités politiques américaines. Poussé par une partie de son peuple à rappeler les troupes déployées en Irak Bush a écarté «un retrait brusque», dans un discours louant les vertus patriotiques devant plusieurs anciens combattants d'Irak et d'Afghanistan. Bush a usé d?un ton à la fois agressif et optimiste, soulignant que les Américains avaient leur destin entre leurs mains, s'opposant au «protectionnisme, à l'isolationnisme et au repli».