Rejet n L?appel lancé par le président américain pour plus de démocratisation en Arabie saoudite a été vivement critiqué par les autorités saoudiennes. Des membres du Conseil consultatif saoudien (Majles al-Choura) ont appelé, hier, mercredi, le président américain à ne pas s'ingérer dans les affaires internes du royaume. «Nous appelons le président Bush et son administration à ne pas s'ingérer comme s'ils étaient les seuls promoteurs de la démocratie dans le monde», a déclaré Mohamed Al-Zalfa, l'un des 150 membres du Conseil consultatif saoudien, organe nommé par le roi. «L'Arabie saoudite est le pays de la région qui a le mieux répondu aux appels à la réforme», a-t-il ajouté, soulignant, néanmoins, que ces réformes «ne sont pas liées aux demandes américaines». Dans son discours annuel sur l'état de l'Union mardi dernier, Bush avait défendu, rappelons-le, le rôle des Etats-Unis dans la diffusion de «la liberté politique et le changement pacifique». Il a lancé, à cette occasion, un vaste appel à la démocratisation dans le monde et plus particulièrement au Moyen-Orient. S?adressant à l?un des précieux alliés des Etats-Unis entre autres, Riyad a eu droit, ainsi, à un rappel à l'ordre : «L'Arabie saoudite a fait les premiers pas de la réforme, maintenant elle peut offrir à son peuple un meilleur avenir en accentuant ces efforts», a déclaré Bush. «Nous sommes sur la voie de la réforme, à commencer par la guerre contre les idées extrémistes qui nourrissent le terrorisme. Mais la réforme a besoin de temps», a répondu M. Zalfa. Un autre membre du Conseil consultatif saoudien, Mohammad Ibrahim a, pour sa part, estimé que l'appel du président américain ne comportait rien de nouveau. «Les autorités saoudiennes avancent sur la voie des réformes, au niveau des élections municipales, la transparence des médias ou la participation de la femme», a-t-il affirmé. Pour la première fois dans l'histoire du royaume, des élections municipales partielles s'étaient tenues en 2005.