Ce projet ambitieux auquel a été consacré un budget record, est appelé à donner un nouveau souffle à l?économie nationale en relançant plusieurs secteurs et surtout en créant environ 100 000 emplois. L?autoroute Est-Ouest est de loin le plus important projet initié par l?Etat depuis l?Indépendance. «C?est le projet du siècle», selon le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Doté d?un budget record de 7 milliards de dollars ? soit presque la moitié de la dette extérieure de l?Algérie estimée à 16 milliards de dollars ? il est prévu qu?il donne un nouveau souffle à l?économie nationale : il contribuera à desserrer l?étau sur le réseau routier national qui a bien du mal à faire face aux quelque 85 % du volume d?échanges qui se font quotidiennement sur le territoire national, à redynamiser le secteur du bâtiment et des travaux publics, à créer environ 100 000 emplois en phase de travaux seulement et à désenclaver bien des régions. Mais pas seulement. Cette autoroute permettra aussi, selon certaines estimations, de «réduire de moitié le temps de circulation» pour les automobilistes ainsi que les coûts d?exploitation des véhicules. Longue de 1 216 km dont 102,55 ont déjà été réceptionnés et 175,50 autres sont en cours de réalisation, elle reliera l?Est à l?Ouest et desservira les «principaux pôles du nord du pays en touchant directement 24 wilayas», indique l?Agence nationale des autoroutes, le maître d?ouvrage délégué, sur son site Internet. Elle traversera plusieurs wilayas dont notamment El-Tarf, Constantine, Mila, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Bouira, Boumerdès, Alger, Blida, Aïn Defla, Chlef et Tlemcen. Elle devra être «impérativement» opérationnelle en 2009. A défaut, le réseau routier du nord du pays sera tellement saturé que les échanges seront quasi impossibles, selon les prévisions du ministère des Travaux publics. C?est pourquoi d?ailleurs, Amar Ghoul insiste sur les délais de réalisation des trois tronçons restants, lesquels ne doivent aucunement dépasser les 40 mois. Cela a été mentionné noir sur blanc dans le cahier des charges établi par le ministère des Travaux publics. Vieux de plusieurs années, le projet, longtemps considéré comme «irréalisable», a été relancé en 2001 à la faveur du lancement du programme de soutien à la relance économique initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Son financement devait être assuré par plusieurs parties, dont particulièrement des investisseurs privés. Mais en fin de compte, il a été décidé de le financer en totalité sur le budget de l?Etat.