Résumé de la 1re partie n A vingt ans, Scharkan était le digne fils de son père. Vaillant et téméraire, il avait déjà fait ses preuves. Mais le roi Omar Al-Néman n'avait point d'autre enfant que Scharkan. Il est vrai qu'il avait, comme le permettent le Livre et la Sunna, quatre femmes légitimes ; mais l'une d'elles seulement avait été féconde et les trois autres étaient restées stériles. Pourtant, outre ces quatre femmes légitimes qui habitaient le palais même, le roi Omar avait trois cent soixante concubines, à l'égal des jours de l'année copte ; et chacune de ces femmes était de race différente. Il avait donné à chacune d'elles un appartement réservé et indépendant ; et ces différents appartements étaient groupés en douze bâtisses, comme les mois de l'année, et tous construits dans l'enceinte même du palais ; et chacune de ces douze bâtisses contenait trente concubines, chacune dans son appartement réservé ; de la sorte il y avait trois cent soixante appartements réservés. Or, le roi Omar avait, en toute justice, consacré une nuit de l'année à chacune de ses concubines à tour de rôle ; et il couchait ainsi une seule nuit par an avec chaque concubine, qu'il ne revoyait plus que l'année suivante. Et le roi Omar ne cessa d'agir de la sorte durant un grand espace de temps et, d'ailleurs, durant toute sa vie. C'est pourquoi il fut réputé pour sa sagesse admirable et sa virilité. Or un jour, avec la permission de l'Ordonnateur de toutes choses, l'une des concubines du roi Omar devint enceinte et sa grossesse fut bientôt connue de tout le palais, et la nouvelle en arriva au roi qui se réjouit à la limite de la joie et s'écria : «Puisse Allah faire que toute ma postérité et ma descendance soient formées seulement par des enfants mâles !» Puis il fit inscrire sur un registre la date de la grossesse, et se mit à combler sa concubine de toutes sortes d'égards et de cadeaux. Sur ces entrefaites, Scharkan, le fils du roi... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit s'approcher le matin et, discrète, remit son récit au lendemain. Elle dit : Sur ces entrefaites, Scharkan, le fils du roi, apprit également la nouvelle de la grossesse de la concubine et fut dans un chagrin considérable, surtout en pensant que le nouveau venu pourrait lui disputer la succession au trône ; et il résolut en lui-même de supprimer sans faute l'enfant de la concubine, au cas où ce serait un enfant mâle. Voilà pour Scharkan ! (à suivre...)