Résumé de la 2e partie n Un frère, peut-être, viendra au monde bientôt. Scharkan voit en cette nouvelle une menace qui risque de lui faire perdre son trône. Il est déterminé à agir pour préserver cet acquis. Mais pour ce qui est de la concubine, c'était une jeune esclave grecque qui s'appelait Safia. Elle avait été envoyée en présent au roi Omar par le roi des Grecs de Kaïssaria, avec une quantité de choses somptueuses. De toutes les jeunes esclaves du palais, c'était elle qui était de beaucoup la plus belle certainement et la plus jolie de visage et la plus fine de taille. Avec cela elle était douée d'une intelligence fort rare et de qualités peu communes ; et elle savait, durant les nuits que le roi Omar passait maintenant avec elle, lui dire des paroles fort douces qui lui charmaient les sens et le flattaient beaucoup. Et elle ne cessa de la sorte jusqu'à ce que fût venu le terme de sa grossesse. Elle s'assit alors sur la chaise de l'accouchement, en proie aux douleurs de l'enfantement, et se mit à implorer Allah dévotement, et Allah l'écouta sans aucun doute et à l'instant. De son côté, le roi Omar chargea un eunuque de venir lui annoncer sans retard la naissance de l'enfant et son sexe ; et Scharkân, de son côté, ne manqua pas de charger un autre eunuque de ce soin. A peine Safîa eut-elle accouché que les sages-femmes reçurent l'enfant et l'examinèrent et, ayant vu que c'était une fille, se hâtèrent de l'annoncer à toutes les assistantes et aux eunuques, disant : «C'est une fille ! Et son visage est plus brillant que la lune !» Alors l'eunuque du roi se hâta d'aller rapporter la chose à son maître ; et l'eunuque de Scharkân courut également annoncer la nouvelle : et Scharkân s'en réjouit extrêmement. Mais à peine les eunuques étaient-ils partis, que Safîa dit aux sages-femmes : «Oh attendez ! Je sens que mes entrailles contiennent autre chose encore.» Puis elle fut prise de nouveau par les douleurs de l'enfantement ; puis, avec l'aide d'Allah, elle finit par accoucher d'un second enfant. Et les sages-femmes se penchèrent vivement et examinèrent l'enfant : et c'était un enfant mâle qui ressemblait à la pleine lune, avec un front éclatant de blancheur et des joues roses fleuries. Aussi se réjouirent fort les esclaves, les suivantes et toutes les invitées ; et, aussitôt après la délivrance de Safia, toutes les femmes, à l'unisson, remplirent le palais de cris perçants de joie sur la note la plus aiguë, et de façon telle que toutes les autres concubines entendirent et comprirent... Quant au roi Omar Al-Némân, à peine eut-il appris la nouvelle qu'il en remercia Allah dans sa joie, et se leva et courut à l'appartement de Safia, et s'approcha d'elle et lui prit la tête dans ses mains et l'embrassa sur le front. Puis il se pencha sur le nouveau-né et l'embrassa : et aussitôt toutes les esclaves frappèrent rythmiquement sur les tambours, et les joueuses d'instruments pincèrent les cordes harmonieuses et les chanteuses chantèrent les chants de circonstance. Cela fait, le roi ordonna de nommer le nouveau-né Daoul'makân et la fille Nôzhatou'zamân. Et tous s'inclinèrent et répondirent par l'ouïe et l'obéissance. Puis le roi choisit les nourrices et les servantes pour les deux nourrissons, ainsi que les esclaves et les suivantes ; puis il fit porter à tout le palais les vins, les boissons et les parfums, et tant d'autres choses que la langue serait incapable de les énumérer. (à suivre...)