Réalité n Sur 300 000 PME-PMI répertoriées en Algérie, seules 5 000 possèdent un site Internet. Ce chiffre reflète la nette sous-exploitation de cet outil, devenu depuis peu à la base de toute société d?information. Pourtant, tous les ingrédients sont réunis pour qu?Internet, en Algérie, soit utilisé de la même façon que dans d?autres pays où il fait désormais partie du quotidien. Acheter un billet de train sans avoir à se déplacer jusqu?à la gare est une chose impensable chez nous, alors qu?en Europe, cette pratique est entrée dans les m?urs. L?Algérie peut prétendre à pareil service et bien plus, vu que la connexion à Internet est accessible à grande échelle : l?outil informatique existe et le personnel qualifié aussi. Côté produits et services, l?offre est là et la demande également. En somme, toutes les conditions sont réunies. Toutefois, ce marché virtuel requiert les mêmes conditions qu?un véritable marché pour exister. Il faut avant tout un cadre juridique. «Or sur ce plan, les textes ne sont pas assez explicites pour ne pas dire inexistants», dira Younes Grar, P-DG de Gecos. Des propos que soutiendra Raouf, webmaster dans une société activant dans le secteur de la communication. Selon lui, l?absence de statut est le premier obstacle que rencontre une personne désireuse de créer un site Internet à caractère lucratif. Au niveau du service des registres du commerce, on ne reconnaît pas encore cette activité. La seule solution pour les plus téméraires est de s?inscrire comme agence de communication. Ce que certains ont d?ailleurs fait. L?autre problème majeur est le paiement électronique, méconnu pour la grande majorité des Algériens. D'ou la nécessité d'une campagne de sensibilisation. Toutefois, ce système est tributaire de la modernisation des banques algériennes, vu que la transaction passe par ces établissements qui n?assurent pas ce service. Cela rend le paiement, via le net, impossible. Sans cet acteur majeur, l?achat et la vente de produits et services via Internet ne peuvent malheureusement pas exister. Cela à un moment où le fossé numérique entre l?Algérie et le reste de la planète est constamment décrié par le citoyen et les pouvoirs publics. Les transactions via Internet imposent l?existence de tout un environnement pour leur bon déroulement. Ainsi, après avoir commandé le produit, il faut qu?il nous soit livré dans les plus brefs délais. Par qui ? La poste ou un opérateur privé ? Ce dernier a-t-il un statut ou pas encore ? Par ailleurs, le produit acheminé est sujet à détérioration. Les assurances prennent-elles en charge un secteur qui n?est pas encore officialisé ? Et que dire des impôts qui doivent contrôler cette activité ? Autant de questions qui attendent des réponses dans un secteur qui avance à une vitesse vertigineuse.