Le plus haut gratte-ciel de Los Angeles devait connaître le même sort que les deux tours jumelles de New York, peu après le 11 septembre, mais l'attentat fomenté par al Qaïda a été déjoué, a révélé jeudi le président George W. Bush. Le moment choisi par M. Bush, pour divulguer les détails d'un plan déjà révélé à grands traits fin 2005, a immédiatement suscité de nombreuses interrogations. La Maison-Blanche a dû répondre à une foule de questions sur la possibilité que M. Bush tente d'exploiter cette affaire pour légitimer les moyens, très contestés, employés dans la “guerre contre le terrorisme”. “Dans les semaines suivant le 11 septembre, tandis que les Américains se remettaient d'une attaque sans précédent contre notre patrie, al Qaïda préparait déjà l'attaque suivante”, a déclaré M. Bush dans un discours à Washington exaltant la poursuite sans relâche du combat contre le terrorisme. Selon M. Bush, le cerveau des attentats du 11 septembre, Khalid Cheikh Mohammad, préparait en octobre 2001 le détournement d'un appareil qui aurait été lancé contre la plus haute tour de la côte ouest, culminant à 310 mètres au-dessus des gratte-ciel de Los Angeles. La Library Tower, et non la Liberty Tower, comme l'a nommée M. Bush dans un lapsus, devait ainsi disparaître de la “skyline” de Los Angeles comme le World Trade Center de celle de New York. Khalid Cheikh Mohammad avait recruté non plus des Arabes mais des Asiatiques du sud-est pour ne pas éveiller le soupçon, a rapporté M. Bush. L'explosif avec lequel ils auraient fait sauter la porte du cockpit aurait été dissimulé dans leurs chaussures. Richard Reid comptait utiliser le même stratagème pour faire exploser un avion reliant Paris et Miami quand il a été arrêté en décembre 2001. Selon la conseillère de M. Bush pour le contre-terrorisme, Frances Townsend, quatre hommes devaient mener à bien le projet, sous la conduite de l'Indonésien Hambali, surnommé le “Ben Laden de l'Orient”. Hambali était une figure de la Jamaah Islamiyah, organisation terroriste du sud-est asiatique. Le plan a été déjoué en février 2002 quand le chef de la cellule a été arrêté, selon Mme Townsend. Ses trois complices l'ont été ensuite. M. Bush a cité cette affaire en exemple de coopération internationale, qui a “empêché une attaque catastrophique contre notre patrie”. Aussi bien Mme Townsend que le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, ont réfuté que la révélation de ces détails soient liés aux exigences politiques du moment. R. I./Agences