Les pays du Maghreb se préparent aux vols retour d'Afrique, vers le mois d'avril, des oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus. 48 heures seulement après les cas de foyers du H5N1 enregistrés au Nigeria, les pays de l?UMA ont tenu, à Tunis, une réunion d?une «extrême urgence». «Même si l?Algérie n?est pas un couloir pour les oiseaux migrateurs, il faut tout de même intensifier le contrôle et la surveillance. Il n? y a pas de risque zéro», c?est en ces termes que le directeur des services vétérinaires au ministère de l?Agriculture a évoqué, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III, ce qui devrait être la suite de «la stratégie préventive» du pays contre le risque toujours réel de la grippe aviaire. «Nos équipes sont appelées à intensifier les prélèvements tant au niveau des oiseaux migrateurs et sauvages qu?au niveau de l?élevage domestique», a précisé Rachid Boughedour dont l?intervention intervient juste après la découverte des premiers cas du H5N1 en Afrique. En effet, plusieurs foyers de grippe aviaire ont été découverts en pas moins de 48 heures dans les zones humides du Nigeria. «L?apparition de la grippe aviaire au Nigeria nous interpelle tous», a encore précisé M. Boughedour qui n?a pas manqué de rappeler que c?est parce que le virus n?a pas de frontières qu?il faut redoubler d?efforts surtout en matière de prévention. L?intervenant a précisé qu?au niveau local, il a été enregistré plus de 600 prélèvements sur des oiseaux migrateurs qui se sont tous révélés négatifs avant d?ajouter que la migration d?hiver s?est faite sans encombres pour l?Algérie. Point de risque zéro, il reste maintenant à déployer, selon Boughedour, d?énormes efforts, en termes de surveillance pour que la migration printemps-été se fasse sans le moindre danger. L?option de l?importation de Tamiflu est toujours maintenue et «l?augmentation des stocks de cet antiviral est, aujourd?hui, quelque chose d?indispensable», a ajouté l?invité de la Chaîne III. En revanche, l?autre option, celle de la vaccination du cheptel, «n?est pas aujourd?hui à l?ordre du jour», car «il est inconcevable d?acheter des millions de vaccins qui peuvent s?avérer inefficaces par la suite». L?intervenant s?est, par la suite, étalé sur la réunion de Tunis, hier, des ministres de l?Agriculture et de la Santé de l?UMA à propos de la prévention de la grippe aviaire dans la région du Maghreb qui se prépare aux vols retour d'Afrique, vers le mois d'avril, des oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus. Les ministres de l?agriculture de l?UMA, réunis en «extrême urgence» pour débattre des moyens de lutte préventive, ont accordé leurs violons pour évoquer les mesures à prendre et ce, 48 heures seulement après l?apparition de plusieurs foyers de la maladie au Nigeria, premier pays africain à être touché. Le représentant du département de Saïd Barkat a affirmé que cette réunion a été une occasion pour un appel pressant à «une vigilance active et une action coordonnée». L?évolution de l?épizootie dans le monde et son impact sur la santé et les économies requièrent des efforts soutenus, selon Boughedour et ce, «dans le but d?élaborer un plan d?action commun, en appoint aux stratégies nationales de prévention et de lutte en la matière». L?extrême vigilance, selon l?intervenant, exige l?échange d?informations en temps réel entre techniciens du terrain, ainsi que l?échange d?informations entre les instances concernées, aux plans maghrébin et international, de façon immédiate dès l?apparition éventuelle de cas suspects dans la région.