Résumé de la 8e partie n Charles Richet a assisté à plusieurs apparitions du fantôme de la villa Carmen ; il a affirmé même l?avoir touché et constaté sa matérialité. Mais il lui reste la preuve décisive : photographier le fantôme. Des essais ont été faits, mais ils n?ont pas été concluants, les clichés obtenus étant flous. Le 26 août, Richet arrive avec un nouvel appareil, plus performant, un stéréoscope qui projette de la poudre de magnésium dans une flamme d?alcool, permettant de prendre des vues aux contours plus nets. Quand le fantôme apparaît, Richet se rend compte qu?il a oublié de prendre de l?alcool pour son appareil. «Voulez-vous patienter ?» demande-t-il à Bien-Boâ. Le fantôme ? ou plutôt sa silhouette ? s?incline. Le savant va chercher son alcool, il revient et prend des clichés. Cette foi-ci, les photographies sont bonnes. Elles sont même excellentes puisqu?on peut y voir la forme fantomatique se distinguant nettement du médium. A la séance du 1er septembre 1905, Richet va procéder à une autre expérience : vérifier si le fantôme a un souffle, c?est-à-dire s?il dispose, comme les êtres vivants, d?un système respiratoire. Ce serait la «preuve» qu?il a une forme matérielle. Richet a préparé son matériel, un ballon de verre dans lequel se trouve de la baryte. Le fantôme apparaît comme d?habitude. Il va et vient, sans rien dire. Il s?approche de Richet et, d?une main fugace, lui caresse la tête. Quelques instants après, Richet demande au fantôme de bien vouloir se prêter à son expérience. Bien-Boâ vient et se met en face de lui. «Veuillez souffler dans le ballon», dit Richet. Le fantôme souffle et on voit alors se former dans le ballon un épais nuage blanc. Le fantôme possède un souffle. L?assistance applaudit. Et on voit la silhouette de Bien-Boâ s?incliner : on dirait un acteur qui remercie son public ! La preuve est donc faite que les «esprits» ont un souffle, donc qu?ils sont faits comme les êtres vivants ! Delanne, qui a assisté à cette séance, écrira, dans sa revue, que l?expérience de la baryte est de la plus grande importance pour le spiritisme : elle «prouve» que les esprits, après la mort, gardent, du moins pendant une certaine période de leur matérialisation, la même constitution que les êtres vivants. Idée à laquelle Richet, le savant, va adhérer avec enthousiasme. Mais l?expérience «décisive» de ce jour-là n?est pas finie. Jusque-là, Bien-Boâ s?est contenté d?apparaître, d?obéir aux consignes qu?on lui donne, il n?a jamais prononcé un seul mot. Mais ce jour-là, il ressort de son rideau et demande à parler à Richet. Delanne, qui relate ces faits, ne nous dit pas ce que le savant et le fantôme se sont dit. Ce n?est que plus tard qu?on saura la teneur de cet entretien. Cependant, rentré le 3 septembre en France, Richet va proclamer avec enthousiasme que «les fantômes existent réellement». Un peu plus tard, il écrira dans Le Figaro : «Au risque d?être regardé par mes contemporains comme un insensé, je crois qu?il y a des fantômes !» (à suivre...)