Evasion n Jeunes et moins jeunes y trouvent un refuge. Ils se procurent de l?argent par n?importe quel moyen. Billel, ce jeune de 21 ans, est un mordu. Dès qu?il termine le travail, il se rend dans une salle de jeux pour y passer un maximum de temps. Que trouve-t-il dans ces jeux ?. «Je préfère me rendre dans une salle de jeux vidéo plutôt qu?ailleurs. Dans ces jeux, je m?exprime et j?évacue ma colère.» Son ami confie que Billel est un jeune calme et très discret. Face à un écran, il se défoule. Billel a découvert ces jeux lorsqu?une salle a ouvert près de chez lui. «Au début, c?était un lieu où je passais mon temps libre, c?était juste à côté de la maison. De plus, le propriétaire est un parent, donc que j?ai de l?argent ou pas je pouvais toujours y jouer. Cela s?est accentué lorsque mon patron a fermé boutique et j?ai dû chômer. Je me rendais plus souvent dans la salle, d?une part, j?y jouais et d?autre part je retrouvais mes copains de quartier car, dit-il, «cette salle de jeux n?est pas seulement un lieu pour jouer. C?est aussi, un lieu où se passent beaucoup de choses. Un lieu d?échange et de convivialité.» Abderrahmane n?a que 9 ans, sa passion est le jeu vidéo. Il use de tous les moyens pour se rendre dans une salle : «Je n?ai pas de game-boy, ni de play-station chez moi, donc je vais dans une salle de jeu. C?est ma grand-mère qui me donne de l?argent. Je joue pour une heure, parfois le caissier me gratifie de plus de temps et je le paie plus tard. Il me fait crédit. Il fait crédit à tout le monde, pas seulement à moi.» Interrogé sur d?autres activités, Abderrahmane dira : «Je faisais avant du sport, à ce moment-là, je jouais aux jeux vidéo avec mon cousin chez lui, soit le week-end, soit pendant les vacances scolaires. Depuis que j?ai arrêté le sport, je me rends plus souvent dans un cybercafé ou dans une salle de jeu. Je joue tout l?argent que je possède.» Il avoue : «Parfois, lorsque je fais des courses à ma mère, je ne lui rends pas la monnaie et quand des voisins me demandent de leur faire une course je leur demande de l?argent, alors ils me laissent la monnaie ou me donnent 10 ou 20 DA.» Pis encore, déclare le petit garçon, «Lorsque ma mère ou ma grand-mère refuse de me donner de l?argent, soit je me sers tout seul soit je demande aux gens.» Abderrahmane ne va plus à l?école, il préfère se rendre à la salle de jeu et personne ne s?en inquiète dans son entourage. Aucune réglementation l Il est à indiquer qu?aucune législation ne réglemente cette activité ou impose des barrières contre l?utilisation de ces jeux vidéo par un public non averti. Les gérants des cybercafés et des cybergames instaurent des règles de leur propre chef. A ce jour, ni les pouvoirs publics ni les spécialistes dans différentes disciplines ne se sont penchés sur la portée de ces jeux, de leur aspect bénéfique ou maléfique sur l?individu et la société.