Les gouvernements qui se sont succédé ont, à chaque fois, voulu introduire des mesures pour revoir la prise en charge des allocations familiales. Les patrons d?entreprises, craignant de lourdes charges supplémentaires, s?y opposaient. Seules des négociations autour de la table de la tripartite pourraient régler la question, selon le ministre de la PME/PMI. La question des allocations familiales, véritable pomme de discorde entre les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et les patrons d?entreprises, doit avoir une réponse sur la table des négociations de la tripartite a déclaré le ministre de la PME-PMI qui a reconnu que les charges parafiscales sont très lourdes pour la sécurité sociale. Dans son intervention radiophonique ce matin sur les ondes de la chaîne III, Mustapha Benbada a rappelé que «les différents gouvernements ont toujours tenté d?introduire des mesures qui devaient permettre en principe une prise en charge des allocations familiales», mais que celles-ci «n?ont pas été acceptées par les patrons d?entreprises qui disent craindre de très lourdes charges supplémentaires». Et pour desserrer l?étau, le ministre a plaidé pour un dialogue pragmatique qui apportera, selon lui, les bonnes solutions. «Il faut mener des négociations directes et empreintes de sérénité sur la table des négociations de la tripartite.» Benbada a reconnu que sur le plan des charges fiscales, l?Algérie a quand même «atteint un niveau très compétitif par rapport aux pays qui nous entourent. Mais sur le plan des charges parafiscales, nous avons un effort à faire». Sur ce registre, le ministre a estimé que c?est une question très épineuse compte tenu du fait que jusqu?à maintenant, «ces allocations familiales sont une charge de plus pour les caisses de la sécurité sociale». Et le problème est toujours d?actualité avec la réticence des employeurs «à mettre la main à la poche». Pour l?intervenant, la seule solution «c?est d?ouvrir un débat en toute sérénité avec les employeurs et les partenaires sociaux». M Benbada propose la prise en charge graduelle des charges des allocations familiales par les entreprises. Le ministre s?adresse surtout aux entreprises qui se portent bien financièrement et plaide «pour un débat au cas par cas avant que cette mesure ne soit élargie à toutes les autres activités». Dans un autre registre, Benbada a affirmé que les abattements fiscaux annoncés à l?avenir «vont permettre d?encourager les patrons à déclarer leurs employé». Le niveau des déclarations étant plus ou moins faible. «On avance aujourd?hui le chiffre de 240 000 PME qui emploient officiellement 700 000 travailleurs. C?est une aberration. Ce n?est pas normal», s?est-il insurgé. Et pour faire face à cela, des mesures incitatives à la déclaration sont inscrites au menu d?un projet de loi, a-t-il encore ajouté. Au sujet de la création de l?emploi, le ministre de la PME-PMI s?est félicité que l?introduction de nouveaux mécanismes ait permis la création de 65 000 emplois rien que pour le premier semestre 2005 dont 11 000 dans le secteur de l?artisanat. Seul bémol : l?Etat n?assure plus le travail. Dans les chiffres du ministre, le privé se taille la part du lion : il est le plus grand employeur à hauteur de 90% dans le secteur économique et les services.