Résumé de la 4e partie n Les présents envoyés par le roi Aphridonios démontrent l?intérêt accordé par ce dernier aux gemmes précieuses. Le roi Al-Néman, avec sa force considérable, peut aller seul récupérer le butin «bénéfique». Voilà pour les deux présents principaux. Mais il y avait d'autres cadeaux d'une grande richesse qui ne déparaient en rien les cadeaux énumérés. Aussi le roi Omar les accepta-t-il non sans plaisir, et ordonna-t-il de rendre aux envoyés tous les égards dus. Puis il fit assembler ses vizirs pour avoir leur avis sur la demande de secours du roi Aphridonios de Constantinia. Alors, d'entre les vizirs, se leva un vieillard vénérable, respecté de tous et aimé également ; il était le grand vizir et se nommait Dandan. Donc le grand vizir Dandan dit : «Il est vrai, ô sultan de gloire, que ce roi Aphridonios, maître de Constantinia la Grande, est un chrétien, mécréant et infidèle à la loi d'Allah et de son Prophète (que sur lui soient la prière et la paix !) et que son peuple est un peuple de mécréants. Et celui contre lequel il nous demande secours est également un infidèle et un mécréant. Aussi leurs affaires ne regardent qu'eux seuls et ne sauraient intéresser et toucher les Croyants ! Mais, tout de même, je t'engage à accorder ton alliance au roi Aphridonios et à lui envoyer une armée nombreuse à la tête de laquelle tu mettrais ton fils Scharkân qui, justement, vient de rentrer de ses expéditions glorieuses. Et cette idée que je te propose est bonne pour deux raisons : la première est que le roi des Roum vient de t'envoyer ses ambassadeurs chargés de cadeaux que tu as acceptés, et il te demande aide et protection ; la seconde est que, comme nous n'avons rien à craindre de ce petit roi de Kaïssaria, en aidant le roi Aphridonios à vaincre son ennemi tu retireras de cette action d'excellents résultats et tu seras considéré comme le véritable vainqueur. Et cet exploit sera connu de tous les pays et parviendra jusqu'en Occident. Et alors, les rois de l'Occident rechercheront ton amitié et t'enverront des porteurs nombreux de présents de toutes sortes et de cadeaux extraordinaires.» Lorsque le sultan Omar Al-Némân eut entendu les paroles de son grand vizir Dandan, il en exprima un grand contentement, les trouva grandement dignes d'approbation et lui donna une robe d'honneur en lui disant : «Tu es bien fait, en vérité, pour être l'inspirateur et le conseil des rois ! Aussi ta présence est-elle de toute nécessité à la tête de l'armée, à l'avant-garde ; et, quant à mon fils Scharkân, il commandera seulement l'arrière-garde.» Là-dessus, le roi Omar fit venir son fils Scharkân, lui soumit toute la question, lui raconta ce qu'avaient dit les envoyés et ce qu'avait proposé le grand vizir Dandan, et lui recommanda de faire ses préparatifs de départ et de ne pas oublier de distribuer aux soldats les largesses ordinaires et les donations, après avoir choisi ces soldats un à un d'entre les meilleurs de toute l'armée et constitué de la sorte un corps de dix mille cavaliers au harnachement complet et durs aux privations et aux fatigues. Et Scharkân se soumit avec respect aux paroles de son père Omar Al-Némân et se leva aussitôt et choisit d'entre ses soldats dix mille cavaliers pleins de superbe, auxquels il distribua largement de l'or et des richesses, et il leur dit : «Maintenant, je vous donne trois jours entiers de repos et de liberté !» Et les dix mille cavaliers baisèrent la terre entre ses mains, en soumission à sa volonté, et sortirent, comblés de largesses, se restaurer et s'équiper élégamment pour le départ. (à suivre...)