Résumé de la 3e partie n Safia met au monde des jumeaux, une fille et un garçon. Le roi, dans son euphorie, ordonne aux serviteurs du palais obéissance aux nouveaux prince et princesse. Lorsque les habitants de Bagdad eurent appris la nouvelle de cette double naissance, ils décorèrent et illuminèrent la ville et firent de grandes démonstrations de contentement. Puis vinrent les émirs, les vizirs et les grands du royaume et ils présentèrent leurs hommages et félicitations au roi Omar Al-Némân pour la naissance de son fils Daoul'makân et de sa fille Nôzhatou. Et le roi les en remercia et leur fit présent de robes d'honneur et les combla de faveurs et de grâces, et fit à tous les assistants de grandes largesses, aussi bien aux notables qu'au commun du peuple. Et il ne cessa de la sorte jusqu'à ce que quatre années se fussent écoulées. Et pendant tout ce temps, il ne laissait pas passer un seul jour sans envoyer prendre des nouvelles de Safia et des enfants ; et il ne manqua pas d?envoyer à Safia une quantité prodigieuse de bijoux, d?orfèvrerie, de robes et de soieries ; et de l?or et de l?argent, et des merveilles ; et il prit bien soin de confier l?éducation des enfants et leur garde aux plus dévoués et aux plus avisés d?entre ses serviteurs. Tout cela ! Et Scharkân, qui était au loin à guerroyer et à combattre, à prendre des villes et à s'illustrer dans les batailles, à lutter et à vaincre les héros les plus valeureux, n'avait seulement appris que la naissance de sa s?ur Nôzhatou, par la bouche de l'eunuque ! Mais, quant à la naissance de son frère Daoul'makân, survenue après le départ de l'eunuque, nul n'avait songé à lui en faire part. Un jour d'entre les jours, comme le roi Omar Al-Némân était assis sur son trône, les chambellans du palais entrèrent et baisèrent la terre entre ses mains et dirent : «O roi, voici que nous arrivent des envoyés du roi Aphridonios, souverain des Roum et de Constantinia la Grande. Et ils souhaitent être reçus par toi en audience et présenter leurs hommages entre tes mains. Si donc tu veux leur en donner la permission, nous les ferons entrer ; sinon, ton refus pour eux sera sans réplique !» Et le roi donna la permission. Lorsque les envoyés entrèrent, le roi les reçut avec bonté, les fit s'approcher, leur demanda des nouvelles de leur santé et les interrogea sur le motif de leur venue. Alors ils baisèrent la terre entre ses mains et dirent : «O roi grand et vénérable, à l'âme haut placée et généreuse infiniment, sache que celui qui vers toi nous a envoyés est le roi Aphridonios, maître du pays de Grèce et d'Ionie et de toutes les armées des contrées chrétiennes, et dont le siège est sur le trône de Constantinia. Il nous charge de t'aviser qu'il vient d'entreprendre une guerre terrible contre un tyran féroce, le roi Hardobios, maître de Kaïssaria. «La cause de cette guerre est la suivante : un chef de tribu arabe avait trouvé, dans un pays nouvellement conquis, un trésor des âges reculés, du temps d'El-Iskandar aux Deux Cornes ; ce trésor contenait des richesses incalculables et dont l'estimation même nous serait impossible ; mais, entre autres merveilles, il contenait trois gemmes arrondies, aussi grosses que des ?ufs d'autruche, arrondies et blanches, pierreries sans tare et sans défaut et défiant en beauté et en valeur toutes les pierreries de la terre et de l'eau. Ces trois gemmes précieuses étaient percées en leur milieu pour être enfilées à un cordon et servir de collier. Elles portaient, gravées en caractères ioniens, des inscriptions mystérieuses ; mais on savait qu'elles avaient en elles de très nombreuses vertus dont l'un des moindres effets était de préserver toute personne qui porterait l'une d'elles au cou, de toutes les maladies et notamment de la fièvre et des échauffements. Les nouveau-nés surtout étaient sensibles à ces vertus.» (à suivre...)