Débat n Comment préserver les jeunes de ce fléau ? Quelles actions de prévention et de lutte peut-on engager pour y apporter une solution ? L?ancienne Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou, qui a consacré une de ses sessions au problème, estime que «la politique de prévention ne se limite pas aux campagnes d?information sur les dangers de la consommation de drogues, elle doit impliquer de nombreux acteurs de la communauté éducative, des médecins scolaires, des assistantes sociales, des psychologues, des enseignants?Tous ont une mission d?écoute à l?égard des situations de détresse que peuvent rencontrer les jeunes». L?ex-APW juge que répondre suffisamment tôt aux problèmes des jeunes éviterait la dérive vers la toxicomanie. Quant au rôle de l?Etat, il consiste, ajoute ladite institution, en l?insertion à l?école de l?étude des dangers de la consommation de la drogue afin de permettre à tout le monde d?en parler, d?en débattre et d?en mesurer les conséquences ; autrement dit, il s?agirait en quelque sorte de la mise en place de groupes de parole car, estime-t-elle, «seule la communication peut permettre une prise de conscience». La Gendarmerie nationale, dans sa revue mensuelle (n°15 du mois de novembre 2005), propose des solutions pour réduire le fléau. Il s?agit en premier lieu d?une démarche qui viendrait du consommateur lui-même, qui doit avoir la force d?éviter ou d'arrêter par connaissance de la gravité de la consommation sur la santé. Il s?agit aussi de la prévention au niveau des établissements scolaires et universitaires et lieux de travail tout en encourageant les jeunes à consulter les psychologues et parler de leurs problèmes, car «la base de tout effort de prévention doit viser à sensibiliser, à informer et à éduquer les jeunes sur les méfaits de drogue». Par ailleurs, il est primordial de prendre en charge les problèmes de la jeunesse, notamment par la redéfinition d?une politique de loisirs et de sport pour les occuper et les extraire de l?oisiveté. «L?Etat doit offrir la possibilité d?une formation et d?un travail qui garantissent une vie décente à chaque jeune», note également la Gendarmerie nationale dans sa revue, qui ajoute que les médias ont un grand rôle d?information à jouer. Pour le Dr Ziri, psychiatre à l?EHS de Oued Aïssi, toute lutte contre l?abus de drogue ne peut réussir si le concerné lui-même n?est pas disposé à arrêter la consommation : «Le mot clé de la réussite est la motivation. Il faut qu?il y ait une démarche de la part du toxicomane. Aussi quand nous les recevons, la première question qu?on leur pose est : voulez-vous arrêter ? Notre interlocuteur met lui-même l?accent sur l?importance de la conjugaison des efforts des organismes et des institutions concernés.» Il faut s?inscrire beaucoup plus dans la prévention car il s?agit de prévoir et d?éviter la rencontre produit-personne. Aussi est-il important de s?intéresser aux problèmes des jeunes pour trouver des solutions.