Echec Les Etats-Unis n?arrivent pas à convaincre la communauté internationale à envoyer des militaires à Bagdad. Les Etats-Unis ont mobilisé 10 000 hommes pour un déploiement prochain en Irak, que des employés de l'Onu ont commencé à quitter pour cause d'insécurité, alors qu'un hôtel abritant des responsables américains était, hier, la cible d'une nouvelle attaque. Le Pentagone a annoncé, hier, la mobilisation de deux brigades de la Garde nationale, qui s'étaient vu notifier en juillet le fait qu'elles pourraient être appelées à intervenir en Irak dans le cadre d'un plan de rotation des forces. En plus de ces 10 000 hommes, une troisième brigade a été placée en état d'alerte. Les Etats-Unis semblent maintenant conscients de s?enfoncer dans un bourbier, et le refus de certains pays sollicités d?envoyer des troupes en Irak ainsi que les pertes infligées régulièrement à l?armée US justifient l?envoi de renforts. En effet, les appels de Washington à des renforts en Irak, notamment turcs, sud-coréens, indiens ou pakistanais, sont pour le moment restés sans écho. L?Arabie saoudite a, de son côté, refusé l?envoi de troupes en irak. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a jugé «bon» un délai de six mois pour l'adoption par les Irakiens d'une nouvelle Constitution, dans une tentative de relancer les discussions sur un nouveau projet de résolution pour l'Irak. Une condition posée par le président russe Vladimir Poutine lors de sa rencontre à Camp David avec le président américain pour une participation de la Russie à la stabilisation et à la reconstruction de l?Irak. Face aux demandes, en particulier de la France, d'un calendrier rapide et précis de retour à une souveraineté irakienne en Irak, M. Powell a déclaré que «six mois semblaient un bon délai pour avoir une Constitution et donner une impulsion et un objectif aux efforts conduisant à la restauration d'une pleine souveraineté du peuple en Irak». Mais il a ajouté que ce délai ne devait pas être interprété comme une «date butoir» et affirmé que les Etats-Unis n'entendaient pas transférer le pouvoir en Irak avant la mise en place de nouvelles institutions élues, dans le courant de l'année 2004. Par ailleurs, des manifestations ont eu lieu hier dans plusieurs pays contre l'occupation américaine en Irak et contre la politique israélienne à l'égard des Palestiniens. A Londres, des dizaines de milliers de personnes ont réclamé le retrait d'Irak des troupes britanniques (10 000 selon la police, 100 000 selon les organisateurs). Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris, Ankara, Istanbul, 3 000 à Athènes, plusieurs centaines à Varsovie. A Séoul, 2 000 personnes ont protesté contre l'éventuel envoi de troupes sud-coréennes en Irak.