Bilan n La production de dattes a atteint un chiffre record en 2005 avec 516 320 tonnes dont une bonne partie est un excédent. Si la datte reste disponible, son prix demeure encore hors de portée du consommateur. De Biskra ou de Ghardaïa, le prix de gros de la deglet nour est de 100 DA, alors qu?au détail, le kilo oscille entre 200 et 240 DA. Cet état de fait s?explique, d?une part par le nombre d?intermédiaires qui font intrusion dans la filière, et d?autre part par des problèmes de distribution qui profitent beaucoup plus aux Tunisiens et aux Marocains à des prix défiant toute concurrence. Comment expliquer,dès lors, l?absence d?un vrai réseau d?exportation d?un produit phare comme la datte ? Pour le directeur de la régulation au ministère de l?Agriculture, interrogé par un confrère, «ce n?est pas au producteur de vendre ou de mettre sur le marché son produit». Dans cette situation, l?exportation de dattes a été sérieusement perturbée avec des pertes sèches pour l?Etat. La descente aux enfers a commencé en 2004 avec seulement 2 500 tonnes vendues sur le marché international, alors qu?auparavant une moyenne de 10 000 tonnes était destinée aux marchés européen et arabe. «Il y a des quantités importantes qui ne trouvent pas preneur», ajoute un producteur comme pour signifier que le circuit d?exportation est en décalage avec les discours et les ambitions affichées par les pouvoirs publics sur l?exportation de dattes. Rencontré à Alger, O. Merouani, producteur de dattes à Biskra, est amer lorsqu?il s?agit du produit ph?nicicole : «Il y a un problème de monopole exercé par des intermédiaires qui imposent leur diktat sur les prix.» Et d?ajouter que «ces derniers procèdent au mélange des produits de la saison précédente avec l?actuelle récolte». Une pratique qui nuit à la production et aux fellahs et cause des dommages à toute la filière. Pour le moment, c?est toute l?organisation de la filière dattes qui est à propulser.