L'assassinat, lundi, du président de l'Association des commerçants d'Azazga, outre qu'il plonge la ville dans la consternation et la colère, vient remettre sur le tapis le problème de l'insécurité dans toute la Kabylie. Sur les murs des affiches, placardées dans la matinée, appellent les commerçants à fermer boutique à partir de 13h pour dénoncer l?assassinat de leur collègue. Au niveau de l?APC où nous nous sommes rendus, le maire était sorti, un élu nous rapporte le drame qui vient de frapper sa commune : «Le président de l?Association des commerçants d?Azazga a été assassiné dans son bureau.» Le corps rigide portant une grande blessure au niveau du cou et gisant dans une mare de sang a été découvert, hier matin, entre 8 et 8h30 par un retraité qui a rejoint le bureau des retraités se trouvant dans la même enceinte que celui de l?association des commerçants. Selon une autre version que nous recueillerons plus tard auprès des commerçants, c?est la secrétaire de l?association des commerçants qui a découvert l?horreur et alerté la police. Les éléments de la police judiciaire de la sûreté de daïra d?Azazga et de la police scientifique de Tizi Ouzou se sont immédiatement déplacés sur les lieux pour constater le crime et mener leur enquête. Rachid Lasakri, 38 ans, a été assassiné dans la nuit de dimanche à lundi, nous informe notre interlocuteur en se référant aux premières conclusions de l?enquête. Le premier vice-président à l?APC a saisi l?occasion pour parler de l?insécurité qui règne ces dernières années au niveau de la commune : «Vols de véhicules, agressions en plein jour, vol à la tire, sont devenue monnaie courante à Azazga. Le banditisme a pris, depuis quelque temps, des proportions alarmantes.» Il nous informe qu?à la suite de l?assassinat, une réunion ? où l?insécurité dans la localité a été inéluctablement abordée ? a regroupé dans la matinée d?hier, le président de l?APC, le chef de daïra et le chef de sûreté de daïra d?Azazga. Nous avons quitté la mairie pour nous rendre au siège de la daïra, mais nous n?avons pas pu rencontrer le chef de daïra ni la secrétaire générale en raison de leur absence. Tout comme le P/APC, ils sont pris par le crime qui vient de frapper leur ville. Nous avons alors décidé de nous rendre sur les lieux du crime. Le bureau de l?association des commerçants est situé dans l?ancien siège de la mairie qui abrite également des bureaux de partis politiques, d?organisations et d?associations. La bâtisse se situe sur la «grande place» et en plein centre de la ville. Personne au niveau de la bâtisse. Ayant constaté notre présence dans cet endroit, où un crime a été commis, un homme d?un âge certain vient vers nous. Nous l?informons du motif de notre présence et il rapporte sa version des faits, la découverte du cadavre, la nouvelle qui a circulé comme une traînée de poudre dans la ville. «J?allais prendre mon café, lorsqu?un ami est venu me dire que Rachid Lasakri a été égorgé dans son bureau», nous dit-il avant de poursuivre : «Les sirènes des voitures de police avaient déjà réveillé la ville», sur les lieux de l?assassinat le périmètre était bouclé, une foule s?est amassée à quelques mètres.