Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a déclaré, ce mardi matin, que son pays ne discuterait plus de son programme nucléaire avec la troïka européenne, mais avec des pays européens pris individuellement. «Nos contacts avec l'Union européenne ne se tiendront plus dans le cadre de l'UE-3, mais de manière unilatérale avec les différents pays de l'UE», a dit Mottaki. Les négociations de l'Iran avec l'UE-3 ont été définitivement rompues avec la décision de Téhéran, annoncée le 10 janvier dernier, de reprendre des activités liées à l'enrichissement d'uranium. Le ministre iranien a minimisé l'importance de négociations ultérieures avec l'UE, en expliquant que l'Iran attachait avant tout de l'importance à ses discussions actuelles avec la Russie sur un plan de Moscou pour enrichir l'uranium iranien sur le sol russe. «A l'heure actuelle, l'UE a déclaré accepter un éventuel accord entre l'Iran et la Russie, cela veut dire que s?il y a un besoin de discussions officielles avec l'UE par la suite ce sera pour compléter la proposition russe», a dit Mottaki. Le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère Javier Solana a affirmé qu'il n'y avait pas de nouvelles propositions des Iraniens sur leur programme nucléaire. «Ils ont répété leurs arguments, leur position n'a pas changé en substance», a indiqué Solana qui attend le rapport que remettrait le directeur de l'agence Mohamed El-Baradeï à l?issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (Aiea) le 6 mars prochain. Et c?est à la suite de cette lecture que le Conseil des gouverneurs recommandera ou non au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre des mesures contre l'Iran.