Résumé de la 1re partie n Une femme, renversée par une voiture, est conduite à l?hôpital. La découverte d?une lettre anonyme dans son sac ne fait que confirmer la thèse d?une tentative d?assassinat. A l'hôpital, l'état de Diana Spring est jugé sans gravité par les médecins. Il n'y a pas de lésions internes, juste quelques blessures superficielles. Aussi, l'inspecteur Norton peut-il l'interroger peu après dans sa chambre d'hôpital. Philip Spring, le mari, se tient de l'autre côté du lit. «Vous dites que vous avez été poussée, mais avez-vous vu votre agresseur ?» La pâleur de la jeune femme fait ressortir davantage encore ses grands yeux verts. «Non. J'ai senti une main dans mon dos, c'est tout. ? Cette lettre anonyme, il y en a eu d'autres avant ? ? Oh oui !» La blessée est incapable d'en dire plus. Elle éclate en sanglots. C'est son mari qui poursuit à sa place. «Il y a un mois et demi que cela dure... Il faut vous dire que Diana est modèle pour magazines. Elle a d'abord reçu à la maison des coups de téléphone anonymes. Une voix d'homme proférant le genre d'obscénités classiques. Il s'arrangeait pour téléphoner pendant mon absence. Mais une fois, je me trouvais là et c'est moi qui ai décroché, je l'ai menacé et il n'a pas insisté. Enfin, plus par téléphone, car c'est alors que les lettres ont commencé. ? Comment s'est-il procuré votre adresse ? Vous êtes dans l'annuaire ? ? Non. Je suppose qu'il a été se renseigner à l'agence de modèles en se faisant passer pour un photographe. ? Et vous n'êtes pas allé vérifier ? ? Je voulais, mais Diana m'a dit de ne rien faire. Les lettres étaient, somme toute, insignifiantes. Jamais il n'avait fait la moindre menace jusqu'à... celle-là ! La blessée reprend la parole. ? C'était pour la montrer à mon mari que je lui avais donné rendez-vous à son bureau. Malheureusement...» L'enquête de l'inspecteur Norton va très vite. Tout de suite après avoir quitté l'hôpital, il se rend à l'agence de modèles. La directrice a bonne mémoire. Elle se souvient parfaitement de l'individu qui est venu lui demander les coordonnées de Diana : un petit homme chauve au regard inquiétant. Parmi les photos de déséquilibrés que lui présente le policier, elle reconnaît sans aucune hésitation Harvey Roberts, fiché pour tentative de viol et attentat à la pudeur. Seulement, sa fiche indique aussi qu'il est en prison depuis exactement un mois... L'inspecteur Norton a bien conscience qu'il s'agit là d'un détail capital. «Vous êtes sûre de ne pas vous tromper ? ? Absolument. ? Madame, cet homme est en prison. Si c'est lui, cela signifie qu'il n'est pas responsable de ce qu'on lui reproche et que c'est quelqu'un d'autre. ? Je ne sais pas ce que cela signifie. Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est lui.» L'inspecteur n'insiste pas et c'est donc au pénitencier de Sing Sing qu'il va interroger, le jour même, Harvey Roberts. Ce dernier, l'air à la fois obséquieux et malsain, a tout à fait le physique de l'emploi. Il répond aux questions d'une voix de fausset on ne peut plus désagréable. «Je reconnais que j'ai bien téléphoné à cette dame une ou deux fois. Mais c'est tout, monsieur l'Inspecteur. Quand je suis tombé sur son mari, je n'ai jamais recommencé, je vous le jure ! ? Et les lettres ? ? Quelles lettres ? Je ne lui ai jamais envoyé de lettres ! D'ailleurs, comment j'aurais fait en prison ? ? Tu avais un complice ! ? Un complice ? Vous plaisantez, monsieur l'Inspecteur ! Un complice pour ce genre de chose, ça n'a pas de sens !» A suivre