Résumé de la 44e partie n Pendant qu?Alvirah poursuit inlassablement son enquête, le père Ferris pensait toujours au vol du calice, pour lequel il pense avoir une part de responsabilité. On naît saint, on ne le devient pas, il en était convaincu. Il avait rencontré Mgr Santori à la fin de sa vie, alors que l'évêque avait renoncé à ses responsabilités officielles et vivait dans la paroisse de St-CIement où il devait finir ses jours. Cet homme était baigné d'une aura de sainteté, se rappela-t-il. Le lundi soir, en fermant l'église, il passa devant le confessionnal. Le voleur du calice s'était sans doute caché là, pensa-t-il. S'il ne s'intéressait qu'au diamant, il ne me reste qu'à prier pour qu'il n'ait pas jeté le vase à la décharge après son larcin. A la vérité, le père Ferris ne croyait pas que le calice ait été détruit. Une idée farfelue lui avait récemment traversé l'esprit, la pensée que ce vol s'était produit parce que le calice était devenu nécessaire ailleurs, qu'il remplissait une plus vaste mission. En quittant l'église après avoir soigneusement verrouillé la porte, il regarda machinalement de l'autre côté de la rue, se demandant si la mystérieuse jeune femme était encore là aujourd'hui. Il ne vit personne et en éprouva un moment de regret ; il avait espéré qu'elle serait de retour. Il avait souvent vu des femmes ou des hommes s'attarder aux alentours de l'église, hésitant à venir se libérer auprès de lui de leur fardeau. Ils finissaient par rassembler leur courage et s'approcher de lui. «Mon père, j'ai besoin d'aide», commençaient-ils. Sa fidèle gouvernante avait laissé le dîner au chaud dans le four. Le vicaire étant sorti pour la soirée, le père Ferris s'offrit le luxe de lire tout en dégustant son simple dîner accompagné d'un verre de vin. Son repas terminé, il rinça consciencieusement la vaisselle et la mit dans la machine à laver, se souvenant avec un certain amusement des jours anciens où le directeur de la paroisse ? que les six ou sept vicaires appelaient «le boss» ? régnait en monarque absolu et où le presbytère employait une intendante qui cuisinait à merveille et servait des repas délicieux trois fois par jour. Ce fut au moment du café que la sonnette du téléphone mit fin à la tranquillité de sa soirée. L'appel provenait d'Alvirah. «Mon père, dit-elle, j'ai une amie dans la peine dont j'aimerais vous entretenir. Voyez-vous, je suis en train d'écrire un article sur une jeune fille qui, il y a sept ans, a abandonné son nouveau-né sur le perron d'un presbytère... Elle s'interrompit un instant. Et si je vous raconte cela, c'est parce qu'il s'agit de votre presbytère. ? Voyons, Alvirah, jamais il n'est arrivé une chose pareille ! ? Détrompez-vous, mon père, c'est arrivé, mais vous n'en avez rien su. C'est bel et bien arrivé, j'en suis convaincue. De toute façon, le journal a l'intention de publier cet article en première page, et puisque nous devons préserver l'identité de la mère, nous voudrons que les appels vous soient adressés. Après tout, il s'agissait de votre presbytère. Je compte offrir une grosse récompense pour toute information concernant le bébé. Vous n'aurez qu'à prendre les appels au fur et à mesure. ? Alvirah, n'allez pas si vite. ? Il le faut. C'est l'époque idéale pour dévoiler ce genre d'histoire. A Noël, les gens sont particulièrement sensibles aux récits poignants, et par ailleurs l'enfant a eu sept ans la semaine dernière. Bref, je suis en train d'écrire mon article, et il faut que je sache si vous acceptez de servir d'intermédiaire et si je peux communiquer votre nom. ? J'aimerais d'abord connaître exactement le contenu de ce que vous allez écrire.» A suivre