Résumé de la 43e partie n Tout le monde se fait du souci pour Stellina. Sa grand-tante va mourir et son père ne va pas tarder à avoir des ennuis avec la police. En quittant l'immeuble, ils s'attardèrent un moment sur le trottoir. «Allez boire un verre à ma santé et reposez-vous bien, dit Willy aux deux religieuses. Je vous emmènerais volontiers dîner, mais je n'ai pas parIé à Alvirah depuis qu'elle m'a prévenu à midi qu'elle partait visiter des appartements, et je me demande à quelle heure nous allons manger.» Cordelia eut l'air stupéfaite. «Tu plaisantes, j'espère. Je croyais que vous adoriez l'endroit où vous habitez ? Alvirah m'a toujours dit qu'elle ne le quitterait que contrainte et forcée. Ne me dis pas qu'elle envisage sérieusement de déménager ? ? Bien sûr que non. Elle essaie seulement d'obtenir des renseignements sur le couple d'agents immobiliers qui a assisté à la signature du testament de Bessie. Elle espère qu'à force de visiter des appartements avec l'un ou l'autre, elle finira par savoir s'il s'est passé quelque chose d'anormal au moment de la signature. Quoi qu'il en soit, je rentre à la maison, mais laissez-moi vous dire que vous avez fait un travail formidable toutes les deux. La fête va être superbe. Vous devriez inviter le maire pour lui montrer ce que vous faites.» Le compliment ne dérida pas le visage soucieux des deux femmes, et lorsqu'il arriva chez lui, ce fut pour y trouver une Alvirah tout aussi préoccupée. «J'ai les pieds en compote, tellement j'ai marché avec Eileen Gordon pour visiter ces satanés appartements, dit-elle. ? Tu as appris quelque chose, au moins ? ? Oui, que c'est une femme charmante, et je parie tout ce que tu veux qu'elle ne volerait pas une goutte d'eau à son voisin, même si elle mourait de soif. ? J'en déduis donc que les Baker ont probablement trompé sa confiance ainsi que celle de son mari, conclut Willy. ? Probablement, mais j'espérais tellement qu'eux aussi seraient des escrocs. Il est plus facile de tendre un piège à des fripouilles que de convaincre deux innocents qu'ils se sont fait rouler dans la farine.» Les liens du révérend père Thomas Ferris avec St-CIement remontaient à plus de quarante ans. A l'époque, il venait d'être ordonné prêtre. Sept ans après, il avait été transféré dans une paroisse du Bronx, avant de faire partie de l'entourage du cardinal à la cathédrale. Depuis dix ans, il était curé de St-CIement, et il espérait le rester jusqu'à la fin de sa vie active. Au fond, St-CIement était sa demeure d'élection ; il était fier de son église, de son histoire et de sa situation dans la communauté. Le seul incident à avoir terni son ministère, et qui le tourmentait encore sept ans plus tard, avait été le vol du calice de l'évêque Santori. «Je m'en veux car le vol a eu lieu le jour où c'était à moi de veiller sur les lieux, disait-il aux autres prêtres. Nous avons été avertis d'une série de cambriolages dans les églises, mais je n'ai pas été suffisamment attentif. Bien sûr, il y avait des alarmes aux portes et aux fenêtres, mais ce n'était pas assez. J'aurais dû faire installer une caméra de surveillance. J'en avais parIé, sans jamais prendre la décision.» Et le signal d'alarme, qui équipait le tabernacle contenant le calice de l'évêque, n'avait servi à rien. A l'heure où la police était arrivée, le voleur et le calice étaient déjà loin. Cette perte affectait le père Ferris tout particulièrement à l'approche de Noël, le calice ayant disparu pendant l'Avent. (à suivre...)