Le plus ancien colorant rouge était produit à partir de la racine de la garance, rubia tinctorum, une plante herbacée qui pousse dans les régions chaudes et tempérées. Le principe colorant de la garance est l?alizarine, un produit dérivé de l?anthraquinone qui a la caractéristique d?être résistant. L?armée française va s?en servir pour teindre, à partir de 1835, les pantalons de l?infanterie de ligne, appelés «pantalons garance». Quand on mélange à la garance un mordant ou corrosif métallique, à base d?un mélange de sels de calcium et d?aluminium, on obtient un beau rouge éclatant, appelé «rouge turc». Autre source de production de la couleur rouge : le kermès, un insecte qui vit sur les chênes et qui donne un rouge écarlate, très apprécié. C?est également un insecte, la cochenille du nopal, plante grasse, appelée également figuier de Barbarie (le karmous nsara des Algériens) qui fournit un autre rouge : le carmin. On a continué à fabriquer la pourpre, en utilisant le murex. La couleur sépia était obtenue à partir du liquide noirâtre, sécrété par la seiche. La découverte de l?Amérique va enrichir la palette des couleurs en introduisant de nouvelles couleurs, produites par des plantes jusque-là inconnues : c?est le cas du bois de campêche qui fournit une variété de rouge comprise entre le noir et le violet, le rocouyer, dont le pigment, le rocou, produit un pigment jaune-rouge, qui sera très apprécié des peintres. Au Moyen âge, on s?intéresse à l?origine des couleurs. On reprend les théories des philosophes antiques, en les améliorant. Le savant musulman, Ibn Sina (l?Avicenne des Européens) soutient l?idée que ce ne sont pas les corps qui contiennent les couleurs, mais la lumière qui les produit, puisqu?un corps placé dans l?obscurité devient sombre.