Tout au long du Moyen-Age pratiquement, on utilise principalement les colorants naturels, surtout les plantes tinctoriales, pour produire les couleurs, utilisées aussi bien dans la teinture que dans la peinture d?art. Ces colorants étaient en nombre réduit, ne dépassant pas quelques dizaines alors que les colorants synthétiques, produits plus tard, vont dépasser les sept mille teintes ! Le pastel bleu, si célèbre dans l?Europe médiévale, était produit à partir d?une plante, l?isatis tinctora, produite en abondance dans certaines régions comme Toulouse, en France. Mais la production de cette couleur était lente puisqu?il fallait plus de deux ans pour l?obtenir et le processus de fabrication était compliqué. Aussi lui préférait-on un autre colorant, l?indigo, que les marchands musulmans importaient d?Inde : les Européens ont fini par découvrir qu?il provenait d?une plante, l?indigotier (indigofera tinctoria). Comme la production de l?indigo est plus rapide et surtout moins chère que celle du pastel, on arrête la fabrication de celui-ci. Les colorants jaunes étaient les plus nombreux, mais aussi les plus médiocres et les moins résistants à la lumière, comparés aux bleus et aux rouges. Ils provenaient dans l?ensemble de plantes comme la gaude, la sarrette et le genêt. La gaude était de loin la plus utilisée parce que son groupe chromogène, de type flavone, est plus résistant aux variations atmosphériques et donc connaît peu d?altérations. L?instabilité du jaune, sa facilité à s?oxyder expliquent, peut-être, en partie, le fait qu?en Orient comme en Occident, il a été une couleur principalement négative.