Résumé de la 58e partie n Après s'être confiée à son grand-père, Sondra s?est sentie libérée d'un poids. Sa musique devint nettement meilleure. Le dimanche matin, Alvirah et Willy allèrent à la messe à St-Clement, où ils retrouvèrent Kate qui les invita ensuite à prendre un café chez elle. Lorsqu'ils arrivèrent devant la maison, les Baker s'apprêtaient à sortir. «Linda et moi allons acheter les journaux du matin, annonça Vic d'un air réjoui. Pour rien au monde nous ne raterions les mots croisés du Times. ? J'ai connu un type qui prétendait les résoudre en entier à chaque fois, mais il paraît qu'il écrivait n'importe quelle ânerie pour remplir les cases, dit Willy. C'est peut-être un de vos copains ?» Le sourire de Vic Baker se figea. Linda haussa les épaules et le tira par la manche. «Viens donc, chéri», le pressa-t-elle. Willy les regarda marcher dans la rue, bras dessus, bras dessous. «Le temps du deuil est bel et bien terminé, constata-t-il. ? Je ne comprends pas comment, perchée sur ces hauts talons, elle ne se casse pas le cou, fit remarquer Alvirah. Le trottoir est une vraie patinoire. ? Crois-moi, elle ne tombera pas, dit Kate. C'est une pro du talon aiguille, elle ne porte que ça.» Kate tourna la clé dans la serrure et poussa la porte. «Entrez vite. Ce vent vous transperce les os.» Pendant qu'ils ôtaient leurs manteaux, elle leur proposa d'aller prendre le café dans le petit salon. «J'ai allumé une flambée ce matin et il y fait bon. Bessie s'installait toujours dans cette pièce après la messe, elle y prenait son café avec une tranche de mon fameux fondant au chocolat.» Kate refusa l'aide d'Alvirah et les abandonna un instant, pendant qu'elle allait à la cuisine. «J'ai toujours aimé cet endroit», déclara Willy en s'asseyant dans le fauteuil de cuir préféré de feu le juge Aloysius Maher, dont le portrait les contemplait d'un air bienveillant depuis le haut de la cheminée. «C'est une pièce merveilleuse, renchérit Alvirah, on ne fait plus ces hauts plafonds de nos jours ni ces cheminées ouvragées. Regarde les détails des fenêtres. C'est du travail soigné. Quand je pense que cette pauvre Kate ne pourra plus profiter de tout ça !» Elle regarda autour d'elle, et soupira. «Bon, je présume que Bessie ne m'en voudra pas si je prends place dans son cher fauteuil. Je la revois assise ici, les pieds sur le pouf, l'?il rivé sur ses feuilletons préférés, et malheur à qui l'interrompait pendant Urgences ou Une femme en blanc. Néanmoins, que fait-elle au moment ou presque de rendre l'âme ? Elle monte à l'étage pendant que Kate a le dos tourné, et la dépossède tout simplement de cette maison. En tout cas, ça veut dire que le dernier jour de sa vie, elle a raté au moins un épisode de ses fichus feuilletons. ? lIs ont peut-être des séries télévisées au ciel, comme ça elle pourra connaître la suite de ses histoires», suggéra Willy. Kate entra, chargée d'un plateau qu'elle posa sur la table basse. «Willy, dit-elle, peux-tu fermer la porte, s'il te plaît ? Vic et sa dulcinée vont rentrer d'une minute à l'autre et je n'ai pas envie qu'ils viennent nous importuner.» A la mention des Baker, le sujet du testament revint à la surface. Instinctivement, Alvirah mit en marche le micro de sa broche-soleil. (à suivre...)