Résumé de la 3e partie n Au début du XXe siècle, Omar, fuyant la misère des campagnes, arrive à Alger. Après le repas ? une assiette de haricots fortement épicés et de l?eau claire ? le cousin, appelons-le Saïd, lui demande les motifs de sa présence à Alger. ? Je suis venu chercher du travail, dit-il ? Du travail ? Et quel genre de travail peux-tu faire ici ? ? N?importe quoi : garçon de café, plongeur dans un restaurant, gardien d?hôtel? ? Peuh, dit le cousin, tous ces postes sont déjà occupés ! ? Alors, je peux balayer les rues, transporter les ordures, cirer les chaussures? J?ai vu, tout à l?heure, des gosses le faire ! ? Ça, c?est pour les yaouled, les gamins des rues, toi, tu es trop vieux pour ce métier ! Omar le regarde, désespéré. ? S?il te plaît, aide-moi à trouver quelque chose. Le cousin le regarde, perplexe. ? Ce sera difficile? Mais comme Omar insiste et supplie, il lui dit : ? Je vais t?envoyer chez quelqu?un? Il tient une gargote, non loin du marché, il pourra t?engager? ? S?il te plaît conduis-moi chez lui? Saïd a autre chose à faire, mais Omar le supplie encore, au nom du sang qui les unit, et le détrousseur de voyageurs accepte. Mohammed, le gargotier, a déjà un employé et ne veut pas en engager un second. Cela lui fera trop de frais. ? Il ne demande pas grand-chose, dit Saïd, juste de quoi manger et un coin, la nuit, pour dormir? ? Et le salaire ? ? Tu lui donneras ce que tu peux ! ? Alors, comme ça, j?accepte. Saïd se tourne vers Omar : ? Alors, tu acceptes ? ? Oui, dit-il. Bien entendu, il aurait aimé que le gargotier fixe son salaire, mais du moment qu?il a le gîte et le couvert assurés, il ne doit pas se plaindre. Saïd, satisfait d?avoir placé son cousin, prend congé de lui, le laissant à celui qui est désormais son patron. Un patron qui va le faire travailler durement. Du matin jusqu?au soir, il balaie, lave, récure, prépare à manger, fait la vaisselle, va aux courses? Un véritable esclave, taillable et corvéable à merci.A la fin du mois, il reçoit quelques sous. ? De toute façon, dit le patron, tu n?as pas besoin d?argent, du moment que tu as où dormir et manger ! Omar se garde de dépenser les précieuses pièces qu?il met de côté, en attendant des jours meilleurs? (à suivre...)