Mémoire n Journaliste, secrétaire général du syndicat du comité du groupe Socpresse - Le Figaro, ancien appelé de l?armée française pendant la Guerre d?Algérie en 1959, militant du Parti socialiste unifié (PSU), en 1960, René Fagnoni a épousé la cause algérienne. Fervent amoureux de l?Algérie, il sort son premier ouvrage, Chronique des Aurès, aux éditions Art Kange. L?ouvrage est un «recueil de poésies visuelles». L?auteur met à la disposition du public ses propres photos souvenirs. C?est un livre d?art, dans un petit format. Il est présenté en deux parties : le périple de l?auteur dans les Aurès, où il découvre l?atrocité de cette guerre et la «terrible condition sociale» de la population locale. Ce qui renforce son «ressentiment contre le colonialisme». La seconde partie est consacrée aux Français, connus et inconnus, qui ont combattu aux côtés des Algériens pour leur indépendance. Il les appellera les «Justes». Il s?agit, entre autres, de Maurice Audin, Daniel Timsit, Georges Rafini, Maurice Laban, l?aspirant Maillot, André Mandouze, Henri Alleg, Pierre Chaulet, pour les plus connus. Ou encore Raymonde Peschard, une anonyme, pour ne citer qu?elle, torturée et massacrée par ses bourreaux. Ce sont en fait, ces «grands oubliés de l?Histoire tant en France qu?en Algérie», relèvera l?auteur. Il évoquera la reconnaissance des deux Etats, algérien et français, des sacrifices des uns et des autres, pour une même cause : l?indépendance de l?Algérie, par l?érection de stèles. A Paris, une stèle a été érigée, en 2001, à la mémoire des victimes du 17 Octobre 1960 sur le pont Saint-Michel et une autre dans le Ve arrondissement, près de la Sorbonne, à la mémoire de Maurice Audin, assassiné. L?Algérie, de son côté, a inauguré un monument, près du Bastion 23, à la mémoire de ces Français ayant lutté pour la cause algérienne. L?ouvrage est édité par Art Kange, un éditeur fraîchement arrivé dans le monde de l?édition : cet ouvrage est son premier produit. Il ne sera pas, cependant, son dernier car il sortira, prochainement, un second ouvrage, toujours dans le même esprit du document historique, avec les témoignages et les mémoires de Christian Buono, le beau-frère de feu Maurice Audin, un autre «Juste», instituteur, membre du Parti communiste algérien (PCA), emprisonné à Barberousse (Serkadji). Cet ouvrage, «de 150 pages environ avec des photos, cette fois, en noir et blanc, intitulé L?Olivier de Makouda, sera dans les librairies au plus tard en mai prochain», a affirmé Djamel Aït Gana, directeur des Editions Art Kange. Chronique des Aurès, qui sera dans les librairies dès la semaine prochaine, coûtera entre 470 et 500 DA. Dans cet ouvrage, on découvre un travail exceptionnel sur les photos et la couleur, car à partir de dispositifs datant de 1957 et 1958, «les premières photos couleur» donnent un résultat ahurissant. Les couleurs sont aussi vives que si les photos avaient été prises récemment. Pour une premiere édition, l?éditeur et l?auteur sont en harmonie. Ils laissent le soin aux lecteurs d?apprécier.