Résumé de la 51e partie n Sondra, attendant l?arrivée de son grand-père pour assister à son concert, résolut de se faire connaître au père Ferris. Henry Brown, employé au tribunal des successions de Manhattan, auquel s?adressa Alvirah, constata rapidement qu'il avait deviné juste en partie, mais qu'elle n'avait pas le moindre lien de parenté avec aucun testateur. «Mon nom est Alvirah Meehan, expliqua-t-elle, je crois savoir que les testaments soumis à l?homologation sont des documents publics et que j'ai le droit d'en examiner un en particulier si je le désire. ? C'est exact, répondit Henry, mais la consultation doit se dérouler en présence d'un employé du tribunal. ? Je me fiche que toute la municipalité regarde par-dessus mon épaule», répondit sèchement Alvirah. Elle se radoucit immédiatement. Après tout, ce pauvre garçon était coopératif et n'y pouvait rien si elle se sentait bouillonner au moment d'examiner le testament de Bessie. Un quart d'heure plus tard, Henry Brown à ses côtés, elle étudiait le document. «Encore le même mot, marmonna-t-elle. ? Je vous demande pardon ? ? C'est ce mot ?immaculé? qui me reste à chaque fois sur l'estomac. Voyez-vous, je jurerais que la vieille dame qui a rédigé ce testament n'a jamais utilisé ce terme au cours de ses quatre-vingt-huit années d'existence. ? Oh, vous serez étonnée de voir les formules littéraires qu'emploient les gens quand il s'agit de rédiger leur testament, dit Henry. Bien sûr, ils font aussi pas mal de bourdes, comme ?réitérer à nouveau? ou ?sans se soucier de se préoccuper?. Il s'interrompit, puis ajouta : Je dois dire cependant que le mot ?immaculé? est une nouveauté dans le genre. C'est la première fois que je le vois utilisé ici.» Déçue d'apprendre qu'il était habituel d'introduire une expression insolite, voire recherchée, dans un testament, Alvirah n'écoutait plus. «Et ça, qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle. Regardez la dernière page. Le testament est déjà signé. ? C'est ce qu'on appelle la clause de certification, expliqua Henry. D'après la loi de l'Etat de New York, les témoins doivent compléter cette page. Ils attestent ainsi qu'ils ont assisté à la signature du testament ; et le testateur, en l'occurrence Mme Bessie Durkin-Maher, doit également la signer. C'est en fait une seconde authentification du testament. Sans elle, les témoins seraient obligés de comparaître devant le tribunal au moment de l'homologation, et bien entendu, lorsqu'il s'agit de testaments établis depuis des années, les témoins peuvent avoir déménagé ou être décédés. ? Jetez un coup d'?il là-dessus, ordonna Alvirah, soulevant deux feuilles de papier. Examinez la signature de Bessie sur le testament et ensuite sur la... comment l?appelez-vous ?... sur la clause de certification. Vous voyez ? L'encre n'est pas la même. Pourtant les deux signatures doivent être apposées le même jour, n'est-ce pas ?» Henry Brown étudia attentivement les deux signatures. «Ce sont assurément deux encres bleues différentes, dit-il. Mais il se peut que votre amie Bessie ait estimé que l'encre était trop claire sur le testament, bien que sa signature soit parfaitement lisible, et qu'elle ait tout simplement changé de stylo. Il n'y a rien d'illégal à cela. Les témoins, eux, ont signé avec le même stylo, fit-il remarquer. (à suivre...)