Surveillance n Alger rejette un contrôle judiciaire extérieur comme condition à l?extradition des suspects du terrorisme. Dix-sept Algériens, suspectés de terrorisme, sont actuellement en détention ou sous contrôle judiciaire en Grande-Bretagne en attente d?un accord avec Alger en vue de leurs prochaines et éventuelles expulsions vers l?Algérie. Les autorités algériennes refusent que la situation des expulsés soit vérifiée par un magistrat étranger, a indiqué Rabah Toubal, responsable de la presse à l'ambassade d'Algérie à Londres, hier, vendredi, à la chaîne de télévision Channel Four. «Cette condition a été présentée par les Britanniques à la dernière étape d'une longue négociation», a-t-il dit. «Nous étions très proches d'un accord. Lorsque nos représentants sont venus ici, en novembre dernier, ils étaient convaincus qu'ils allaient signer. Mais ils ont été surpris par ces garanties. Quelles garanties ? Nous n'avions jamais parlé de garanties», a tenu à préciser le diplomate. Pour Alger, il est intolérable qu?un magistrat étranger vienne surveiller un juge algérien, «cela veut dire que vous le placez au-dessus de votre propre justice et cela est réellement inacceptable», a-t-il ajouté, précisant que sans cette condition, un accord pourrait être signé. «En Algérie nous avons notre Constitution, nos lois, notre justice. Nous avons nos médias et notre société civile. Nous avons signé les conventions internationales sur les droits de l'Homme», a-t-il dit. «S'ils ne nous font pas confiance, qu'ils les gardent. Nous n'avons jamais demandé à avoir ces gens. Nous n'avons jamais demandé à ce que ces gens reviennent en Algérie. Ce sont les Britanniques qui pensent qu'ils constituent un risque pour votre sécurité et ils devraient les extrader», a-t-il insisté. Après les attentats de juillet à Londres, la Grande-Bretagne a annoncé son intention de signer des accords avec des pays étrangers pour y expulser des suspects de terrorisme, tout en obtenant des garanties que leurs droits fondamentaux seraient respectés. Des accords ont été, d?ailleurs, signés avec la Jordanie, le Liban et la Libye. Tous prévoient un contrôle judiciaire indépendant.La Grande-Bretagne, qui a accueilli dans les années 1980 et 1990 des islamistes parfois recherchés à l'étranger et leur a parfois accordé l'asile politique, cherche, depuis quelques années, à les neutraliser, voire à les renvoyer dans leur pays d'origine.