La nuit s'achève est le titre du film que vient de tourner Cyril Leuthy à El-Kouif, un village situé près de la frontière tunisienne. «Ce film est un travail sur la mémoire», a souligné le réalisateur. Et d?expliquer : «Il se veut une rétrospective de la vie d'un adolescent né en 1944 dans cette région où il a passé une partie de son enfance.» Son retour dans sa région natale, 50 ans après, est vécu par Bernard Leuthy, le propre père du réalisateur, comme un pèlerinage qui éveille en lui tant de souvenirs lointains. L'intérêt ? à l'origine familial ? du réalisateur pour ce sujet est devenu, au fil des repérages et des recherches, plus réaliste, l'amenant à axer davantage sur le côté documentaire pour donner, a-t-il dit, «plus de crédit à l'aspect historique et à la vie sociale et économique de ce village minier» construit en 1890 par l'occupant. Pour rester dans l'air du temps, le réalisateur ne s'est pas contenté de retracer l'itinéraire de son père, mais a également inséré deux autres histoires qui sont venues se greffer à cette quête du passé et de l'identité. La première histoire conduit le réalisateur dans la région de Béjaïa, pour aider un jeune Français d'origine algérienne qui cherche à reprendre contact avec sa famille. Le réalisateur ne s'est pas contenté de l'évocation du passé dans son film, mais a aussi développé un travail au profit de la connaissance mutuelle des jeunes des deux rives en incorporant une troisième histoire, celle d'un jeune Algérien qui sillonne avec eux plusieurs villes. La nuit s'achève, coproduit par Saphina côté algérien et les films Pelléas, une société française, a été tourné entre le 10 février et le 5 mars dans les régions de Tébessa, Tipaza, Alger et en Kabylie. Deux jeunes Algériens participent à ce projet : Mokrane Mariche en tant qu'assistant réalisateur et Monès Khamar en qualité de producteur exécutif.